Distorsions cognitives, fonctions exécutives et régulation émotionnelle chez des patients TSPT

Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) fait suite à l'exposition à un ou plusieurs événements traumatiques et se caractérise par un ensemble de symptômes parmi lesquels : les reviviscences, les comportements d'évitement, les altérations négatives de la cognition (American Psychiatric Association, 2013). L'intérêt pour ce trouble est récent et a mis en lumière l'ensemble des méconnaissances sur le TSPT et ses conséquences. Grâce à la littérature scientifique, nous savons que les individus présentant un trouble de stress post-traumatique (TSPT) ainsi que les personnes exposées à un événement traumatogène manifestent des altérations sur le plan cognitivo-émotionnel. Pourtant, les connaissances scientifiques concernant ces altérations dans un groupe TSPT comparativement à un groupe exposé sans TSPT et un groupe contrôle sont peu nombreuses. Cette problématique soulève d'importants questionnements sur le développement et l'évolution du TSPT chez les individus de manière générale. Ainsi, le travail doctoral, s'appuyant sur le modèle de référence de Ehlers et Clark (2000), visait trois principaux objectifs : 1) Faire un état des lieux des connaissances sur l'effet du TSPT sur la capacité inhibitrice ; 2) Evaluer l'effet du TSPT sur le fonctionnement exécutif des individus présentant un TSPT, en comparant un groupe exposé avec TSPT, un groupe exposé sans TSPT et un groupe contrôle. 3) Mettre en évidence un effet du TSPT sur des variables cognitives (production de distorsions cognitives et régulation cognitive des émotions). Là encore, il s'agira de comparer les trois groupes sur chacune des variables puis sur l'ensemble du fonctionnement cognitivo-émotionnel. Au total, trois études ont été réalisées auprès de 180 participants répartis en trois groupes de 60. Les sujets exposés avec TSPT ont été recrutés au Centre Régional de Psychotraumatologie du Centre Val-de-Loire (Tours, France). Les sujets exposés sans TSPT ont été recrutés dans des associations d'aides aux victimes pour les sujets exposés sans TSPT et les sujets contrôles dans la population générale pour les sujets contrôles. Les résultats de la première étude ont mis en évidence que la capacité d'inhibition a une importance capitale dans le maintien des symptômes psychotraumatiques. Le type de traumatisme vécu a un impact particulier sur le fonctionnement exécutif ; le trouble associé au TSPT peut constituer un facteur aggravant et enfin, la dépression joue un rôle essentiel dans le maintien des altér