Influence de l’évolution des dimensions corporelles au cours de la croissance et de la maturation sur le système énergétique anaérobie du jeune rameur de compétition

Les jeunes rameurs âgés de 10 à 18 ans subissent de profonds changements dimensionnels au cours de leur développement. Une augmentation du métabolisme anaérobie à l’exercice est également observée au cours de cette période, mais il est encore inconnu si cette augmentation est attribuée à la maturation biologique et/ou à l’augmentation des dimensions corporelles (i.e., prise de masse maigre). Les origines de ce changement métabolique au cours de la croissance sont importantes à comprendre notamment pour confirmer, ou non, la diminution des distances de compétition chez les jeunes catégories de rameurs. Ainsi, l’objectif de cette thèse de doctorat a été (i) de caractériser l’influence de la prise de masse maigre au cours de la croissance sur le métabolisme énergétique d’origine glycolytique, mesuré à partir du déficit en oxygène cumulé (DOC) et des réponses sanguines associées (lactatémie et pH), et (ii) d’étudier l’évolution des contributions énergétiques relatives (aérobie vs anaérobie) en fonction des distances de compétition officielles établies par la fédération française d’aviron (FFA), et in fine de l’âge des rameurs (U14 : 1000 m, U16 : 1500 m et U18 : 2000 m). Nos principaux résultats ont montré que la masse maigre joue un rôle plus important que la maturation dans l’augmentation du DOC, de la lactatémie et la baisse du pH au cours de l’exercice intense (Étude I) et que l’augmentation du DOC avec la croissance (via la prise de masse maigre) engendre une accumulation de lactate plus élevée, ralentissant ainsi la cinétique de récupération post-exercice de la lactatémie (Étude II). De plus, en condition de test de compétition, les contributions relatives des voies énergétiques (aérobie/anaérobie) restent équivalentes de 1000 m chez les U14 à 2000 m chez les U18 ; cela s’expliquant par une compensation entre la diminution de la contribution anaérobie avec la distance de course et l’augmentation de la contribution anaérobie avec l’âge (via la prise de masse) (Étude III). Ainsi, la prise de masse maigre au cours de la croissance aurait un fort impact sur le métabolisme anaérobie au cours et au décours d’un exercice de haute intensité. De plus, des effets inverses compensatoires de la distance de course et de l’âge (via la masse) pourraient être à l’origine des contributions relatives aérobie et anaérobie équivalentes entre un 1000 m chez les U14, un 1500 m chez les U16 et un 2000 m chez les U18. Sur un plan pratique, ces résultats confirment le règlement