Muzeu şi patrimoniul cultural la Blaj (1848 - 1918) ; între educaţie şi identitate naţională

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1. Verfasser: Drăghiţă, Zevedei-Ioan (VerfasserIn)
Format: Buch
Sprache:Romanian
Veröffentlicht: Alba-Iulia Ed. Altip 2007
Schlagworte:
Online-Zugang:Abstract
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adam_text RESUME En examinant le titre du ci-présent ouvrage, le lecteur pourrait, probablement, se poser des questions telles : Encore un ouvrage sur Blaj? Qu est-ce que l on pourrait encore écrire de nouveau là-dessus ? Nous aimerions croire que les possibles interrogations n ont pas de substance, et nous aimerions que le lecteur arrive lui-aussi à la même conclusion, tout d abord grâce à l approche inédite de l histoire de la ville qui se trouve à la confluence des deux Târnave et du monde qu elle gouverne: la préoccupation pour les biens de patrimoine, à une époque où ce souci, mis sous le signe du romantisme, a considérablement augmenté au niveau de notre continent et, inévitablement, en Transylvanie aussi. En même temps, l utilité de notre démarche historiographique est évidente, et elle est justifiée, aussi bien par l actualité du sujet, dans le contexte de la pauvreté de la littérature roumaine de ce genre, que par la force de diagnose de la ville de Blaj dans le monde roumain moderne. Suite à une telle projection, nous pouvons conclure que ce n est pas par hasard et non plus par commodité que nous nous somme arrêtés sur ce sujet, mais nous l avons fait tout en étant pleinement conscients du fait que l étude d un tel sujet n est pas seulement attefidue, mais aussi nécessaire, dans le cadre d une éventuelle et possible histoire de l idée de protection des biens culturels dans l espace roumain transylvain, délimité temporellement de 1848 à 1918. Nous avons structuré notre investigation sur trois grands registres, à l aide desquels nous avons essayé de reconstituer les idées, les principes, les projections, les perceptions et les démarches qui ont dominé le monde de la ville de Blaj sur le concept de protection des biens de patrimoine. C est ainsi que, après un bref historique des préoccupations dans ce domaine, nécessaire d ailleurs pour la définition du problème dans l ambiance de l époque, la première section de notre ouvrage a comme objet le musée réalisé auprès du collège de la ville de Blaj. L importance de cette partie de notre ouvrage est déterminée, d un côté par le fait qu elle suit de près l histoire du premier établissement muséal des Roumains de Transylvanie, et de l autre côté, par le fait que suite au nombre relativement important des sources de documentation, elle nous a offert l opportunité de la quantification, avec assez de précision, de la consistance, de la diversité et du but d une telle collection dans la seconde moitié du XIX6 10 et au début du siècle suivant. Dans la deuxième section de notre ouvrage, nous avons voulu surprendre les efforts de l intelligentsia de Blaj au service de l idée de bien de patrimoine, tout comme les domaines du patrimoine pour lesquels celle-ci a manifesté un certain intérêt. Pourvu d atteindre notre but, nous avons dirigé notre attention vers deux personnalités, Timotei Cipariu et loan Micu Moldovan, qui ont considérablement marqué l histoire de la ville de Blaj à la fin du XIXèmcet au début du siècle suivant. La dernière section comprend des renseignements concernant l organisation et la participation des habitants de Blaj aux événements expositionnels de l époque, surtout aux expositions réalisées sous l égide de Astra (1862, 1881, 1905, 1911), à l Exposition Jubilaire de Bucarest (1906) et à celles démarrées à l initiative des autorités gouvernementales hongroises, surtout à celle occasionnée par les fêtes du millénaire. À part la présentation des précisions nécessaires pour la connaissance de cette démarche expositionnelle, nous avons essayé, tel que nous avons pu, à établir sa motivation et ses buts. Enfin, dans les Annexes de notre ouvrage, nous avons présenté, à la portée des sources inédites et édites, les donations et les donateurs, les conservateurs du Musée du collège, tout comme l évolution quantitative des collections. Le phénomène du musée de Blaj, reconnu et facilement identifiable à partir de l année scolaire 1850/1851, lorsque ce qui a été désigné par „le musée phisique-mathématiques-sciences de la nature a été créé, est rapporté aux nécessités du collège, aux standings qu une telle institution, soit elle confessionnelle, devait remplir, selon les autorités scolaires de l époque. Nous 313 ZEVEDEI-IOAN DRĂGHIŢĂ pouvons affirmer, encore plus fermement, que les débuts du musée de Blaj sont dus, initialement, exclusivement aux besoins et aux exigences du processus éducationnel. L autorité de l État même participe à la fondation des collections de sciences naturelles par la donation de certaines pièces, voire même de petites collections, initiative qui a probablement eu comme cause la pauvreté qui régnait dans la ville de Blaj dans les années d après la Révolution de 1848. Mais, tout de suite après, le projet du musée de Blaj est devenu entièrement roumain, aussi bien de point de vue du soutien, qu en tant que vision sur son développement et ses objectifs. Le monde roumain de Transylvanie a secondé le musée de Blaj dans ses actions, avec beaucoup de satisfaction et d enthousiasme. Il s agissait du premier établissement de ce genre qui existait en Transylvanie. Les gens ont envoyé de nombreuses donations à l adresse du collège, aussi bien des objets que de l argent, l on a organisé toute une série d actions qui ont eu comme but la collecte de fonds pour l argumentation des collections du musée. Tout cela souligne la préoccupation, du moins au niveau de l élite intellectuelle, pour la protection des biens de patrimoine et pour la constitution de collections de musée, en convergence avec les idées pratiquées, depuis un certain temps, dans le monde occidental européen. Sans doute, les donations des objets ont eu un rôle important dans la consolidation des collections. Mais elles ont aussi manifesté une influence négative sur le caractère des collections, en leur imprimant un vague profil de provisorat et la sensation de l absence de toute cohérence. Cela est naturel d ailleurs, puisque la direction et les enseignants du collège ont eu très peu de ressources à leur disposition, pour pouvoir faire des acquisitions et pour imprimer certaines directions de développement et d évolution au musée, éléments qui pouvaient s imposer seulement par des acquisitions. Or, l absence des fonds a déterminé la rareté des acquisitions. À partir de cette remarque, concernant l importance des donations, nous sommes bien motivés à souligner quelques détails essentiels pour établir leur place et leur rôle dans le développement du musée du collège de Blaj. Pour ce qui est des différents types des pièces offertes, nous pouvons affirmer qu elles appartiennent à plusieurs domaines : sciences naturelles, histoire, archéologie, littérature. L on a envoyé à Blaj des minerais, des animaux et des oiseaux naturalisés, des troncs d arbre, des plantes, des fossiles, des squelettes, des crânes humains, des objets archéologiques datant de la préhistoire, des époques romane, médiévale et moderne (des vases, des inscriptions, des armes, des monnaies, etc.), des documents historiques, des livres anciens ou modernes. Tributaire à la conception véhiculée à l époque, conformément à laquelle le musée est aussi un lieu approprié pour la préservation des curiosités, l établissement de Blaj a accepté, volontiers d ailleurs, la donation des ainsi-dites curiosités, telles : le veau à deux têtes envoyé par Sofia Teleki de Abrud, un morceau de lave volcanique du Vésuve, donnée par Victor Mihályi, des calculs rénaux extirpés à une vache, etc. Il faut aussi préciser qu à part des donations consistant en une ou peu de pièces, nous avons aussi identifié d autres, beaucoup plus substantielles (en nombre et en valeur), intégrées par nous dans la classe des mini-collections. Comme, par exemple, celles de Mihai Dobo de Rusca, du chanoine loan Pamfilie, du métropolite loan Vancea, de Iuliu Bardoşi, de Nicolae Oprea de Deva, de David Baron Urs de Margina ou de loan Micu Moldovan. En grande partie, toutes les pièces données ont été des objets qui pouvaient être facilement manipulés et transportés (ce sont les monnaies qui prédominent, celles-ci pouvant être expédiées par la poste), les objets plus grands (surtout les pièces épigraphiques) ont été généralement signalés sans être envoyés à Blaj par la suite. Par conséquent, l importance des donations variait de manière substantielle, celles-ci s inscrivant dans le cadre des pièces de grande valeur (les tablettes cirées de Alburnus Maior, les inscriptions, les monnaies romanes, les icônes anciennes, le fusil du révolutionnaire de 1848, Vasile Moldovan, la ceinture de loan Buteanu, des espèces rares de plantes et d animaux). Parfois, les donations représentaient des curiosités dépourvues de valeur (des minerais ordinaires, des monnaies qui circulaient à la fin du XIX0 16, voire même au début du siècle passé etc.). Dans ces conditions données, les objets exposés ont naturellement imprimé au musée une structure de provisorat et d improvisation accentuée par l absence alarmante des moyens muséotechniques, d étalage et de l espace. 314 ____________ Muzeul şi patrimoniul cultural la Blaj (1848-1918), între educaţie şi identitate naţională De même, une autre conséquence des donations a été aussi le fait que la datation des objets, principalement de ceux archéologiques et numismatiques, ne s élève pas à la hauteur des aspirations, en utilisant dans cette démarche des termes évasifs, qui manquaient de précision, tels : „de l époque antédiluvienne , „du temps des Romans , „de l époque des Turcs . Le lieu précis où les pièces données ont été découvertes n est pas exactement signalé, l instrumentaire utilisé étant pareil à celui évoqué ci-dessus, toujours dépourvu de rigueur : „trouvé aux confins du village Sâncel , „trouvées sur la rive droite de Târnava mare , découverte effectuée dans „la commune Ccnade , „une assiette en terre glaise trouvé sur les terres de la commune Obreja et encore d autres. En ce qui concerne les pièces numismatiques, nous constatons très rarement l enregistrement scientifique de celles-ci, en général elles étaient simplement inventoriées compte tenu d une brève définition : „une monnaie ancienne en argent , „une monnaie datant de l époque de Sigismund , „monnaies anciennes en argent , „une monnaie romane de l époque de Antoniu , monnaies „datant de l époque des barbares , „monnaies en argent et en cuivre , „billets anciens . Toutes ces lacunes informationnelles rendent très difficile une possible reconstitution, tant bien que mal, de la valeur extrinsèque des pièces du musée du collège, ce qui nous oblige à nous rapporter de manière ferme à leur valeur intrinsèque, et de l autre côté, beaucoup de ces objets se sont égarés ou perdus pendant la période de persécution de l Église Gréco-Catholique et de tout ce qu elle avait représenté pour les Roumains. Nous considérons que l état de choses ci- dessus suggéré - en partie (au moins en ce qui concerne l exposition) a été constaté par des institutions beaucoup plus prestigieuses, comme le Musée d Antiquités de Bucarest - était dû à l absence des fonds, des financements, ce qui a mis le musée dans la situation de se débrouiller tout seul. On ajoute encore la précision que presque tous les conservateurs des collections d objets antiques et de numismatique (à l exception de Aron Deac, peut-être) n ont pas eu de préoccupations systématiques dans le domaine, connaissant peut-être moins en détail les besoins et les moyens opérationnels spécifiques à une telle collection. Probablement, l absence d un appui, d abord matériel, redoublée d une visible inertie ont réduit l activité du conservateur au fait de signaler les donations (celles-ci sont devenues, d ailleurs de plus en plus modestes vers la fin de la période envisagée) et de les enregistrer, voilà les raisons principales qui ont obligé les conservateurs à se limiter plus à la gestion des biens exposés dans le musée qu à leur valorisation scientifique, ceux-ci étant incapables de suivre l exemple offert par Timotei Cipariu. Parmi les bienfaiteurs du musée nous pouvons citer les instituteurs et les curés (surtout ceux gréco-catholiques), les anciens élèves des écoles de Blaj, mais aussi les intellectuels qui n ont pas eu des rapports directs avec la ville de Blaj, mais qui ont pleinement soutenu l idée du musée. De ceux derniers, nous rappelons les noms suivants : Grigore Mihali, archiprêtre de Zlatna, Alexandru Sterca Şuluţiu, Simion Crainic, Constantin Alutan, loan Antonelli, Teodor Sereni, Ştefan Boer, Petru Pop, George Stoian, loan Faur, losif Muntean, Ştefan Manfi, Hie Măcelariu, Mihail Crişan, archiprêtre de Reghin, le curé et l homme de lettres Moise Sora Noac, loan Popa, В. Reigheberger, George Bariţiu, le révolutionnaire de 1848 Axente Sever, loan Frăţilă de Sâncel, George Visia, propriétaire à Zlatna et d autres encore (à consulter pour des détails l Annexe I). Sous l aspect de leur répartition géographique, la plupart des personnalités viennent de Transylvanie (une bonne partie de ceux ayant envoyé des pièces romanes habitaient dans les régions Hunedoara, Turda, Alba ou Zalàu), mais nous avons aussi identifié des Roumains ayant vécu en Roumaine ou en Austro-Hongrie (la plupart étaient des Roumains, surtout des jeunes y faisant leurs études). De point de vue ethnique il est bien naturel que, dans les conditions politiques du XIXі™ siècle, les Roumains prédominent parmi les donateurs du musée de Blaj, mais les représentants d autres ethnies ont aussi bien été présents, tels Páll Sándor directeur scolaire suprême, Carol Fischer de Sibiu, le curé évangélique Joh. Barth. Hansman (?). Sans doute, la motivation de leur intervention a eu une toute autre nuance que celle manifestée dans le cas des Roumains. Comme nous l avons déjà affirmé ci-dessus, les acquisitions ont eu un poids assez réduit dans l économie du processus de constitution des collections du musée de Blaj. Les sommes utilisées dans ce but ont été principalement obtenues par deux procédés : a. en lançant des appels adressés à de différentes communautés roumaines et b. en organisant des bals pour le 315 ZEVEDEI-IOAN DRĂGH1ŢĂ benefice du musée. De la première catégorie nous pouvons mentionner l appel Poftire la contribuire pentru o colecţie de concilie şi plante de la cabinetul natural din Gimnaziul românesc din Blaj envoyé (le 24 décembre 1858) à Aron Pumnul et par ce biais à tous les Roumains de Bucovine, par l intermédiaire des élèves qui étudiaient à Blaj ou bien l appel expédié ( le lendemain du Noël de 1858 ) à Simion Balint, à Roşia Montană, pour ramasser la somme de 300 florins. Pour ce qui est des bals, nous rappelons ceux organisés par le corps enseignant de la ville de Blaj, dirigé par Simion Mihali-Mihăilescu en 1853, 1854, celui organisé à Alba Iulia) l occasion du Nouvel An en 1860, celui de Abrud (mars 1860) ou bien celui initié par les jeunes élèves du collège dans le but de ramasser de l argent pour pouvoir construire une enceinte pourvu de protéger le jardin des plantes. Une situation particulière de matérialiser une collecte de fonds a été représentée par la loterie organisée par loan Micu Moldovan dans le but de payer le prix du tableau figurant Mihai Viteazul et signé par Lukaci Sándor de Teiuş. Bien évidemment, à part ces sources de financement, nous signalons la subvention annuelle de 100 florins provenant du fonds ecclésiastique d instruction, subvention encaissée de manière systématique par le musée, jusqu en 1891, et les sommes obtenues, assez difficilement, accordées par les instances ecclésiastiques pour l acquisition de matériaux et d instruments didactiques ou bien pour la réalisation de certains travaux d entretien ou des travaux occasionnés par la réorganisation des collections. On a acquis, exclusivement, des objets destinés au musée, des matériaux didactiques et des moyens nécessaires à l étalage et à la préservation, prioritairement destinés aux collections de sciences et aux laboratoires de physique et de chimie. À part quelques exceptions (par exemple, le tableau de Mihai Viteazul), la collection d objets antiques n a englobé qu après 1918 des objets achetés. On a acheté des collections de minerais, des conchilii (coquillages), des moules, des oiseaux et des animaux naturalisés, un squelette humain (de Vienne) et d autres choses encore. Mais on a été bien obligé de refuser d autres offres, bien évidemment à cause de l absence de l argent, comme celle du professeur Wilh. Hansman de Braşov, envoyé par l intermédiaire de I. V. Rusu, secrétaire H de Astra, (le 17 septembre 1862) ou bien celle de Iulius Fröhlich de Alba Iulia (mai 1880). Voilà comment, par des donations et par des acquisitions, on a réussi à bien établir le schéma d organisation du musée du collège. Dans sa première phase d existence, celui-ci était réduit à la collection de sciences de la nature, incluant les matériaux didactiques pour la physique et les mathématiques, ce qui lui a donné l appellation de „musée physique-mathématiques- sciences de la nature . Ultérieurement, comme conséquence du développement des collections, celles-ci sont délimitées, en grande partie, en fonction des disciplines étudiées dans le collège. C est ainsi que les pièces appartenant au domaine des sciences de la nature sont divisées en trois catégories : minérales, zoologiques, botaniques, tandis que les matériaux de chimie-physique appartiennent dorénavant aux laboratoires, différenciées de celui de sciences de la nature. La collection d objets antiques, nommée au début - lorsque les circonstances politiques le permettait - „muzeul naţional , et ensuite „cabinetul de archeologice est devenue autonome de manière évidente, étant même exposée séparément à partir de l année scolaire 1889/1890. Elle était aussi composée par les objets du musée philologique qui, avec les pièces numismatiques et celles archéologiques, ont été installées dans deux pièces de l immeuble abritant le collège. Par la suite, à travers le temps, dans le Musée de Blaj deux grandes sections sont progressivement formées : 1. des sciences de la nature (qui comprend les groupes minéralogique-géologique, zoologique et botanique, auxquels viennent s ajouter les matériaux des laboratoires de physique et de chimie) et 2. des objets antiques (qui est composée par la collection d archéologie et d histoire, de numismatique, les globes terrestres et les cartes géographiques et ľainsi nommé musée philologique , dû au métropolite loan Vancea, qui comprenait des figures mythologiques en plâtre, et qui était surtout utilisé pour les classes de dessin). Sans doute, l histoire du musée du collège de Blaj n est pas complète sans mentionner ceux qui ont eu un rôle essentiel dans son organisation, plus précisément les conservateurs des collections, toute une pléiade d érudits qui ont mis leurs efforts au service du développement du musée. Le premier conservateur, Simion Mihali-Mihalescu, fait ses premiers pas dans le métier en collectionnant surtout des objets du domaine des sciences de la nature. Son travail a été continué 316 ___________________ Muzeul şi patrimoniul cultural la Blaj (1X48-1918), între educaţie si identitate naţională par Aron Boeriu, Ciriac B. Groze, ensuite Alexandru Uilăcanu, Iosif Hossu, Petru Uilăcanu, Alexiu Vicu, Nicolae Popescu, (on ľa informé que sa tâche était celle de recevoir tous les objets entrant dans l inventaire du musée, de les enregistrer dans le catalogue général et de les remettre ensuite aux sous-conservateurs - professeurs enseignant les disciplines qui étaient reflétées par les collections en question - sous signature et inventaire), Ambrosiu Cheţianu, Alexandru Borza, Aron Deac, Octavian Bonfiniu-Banfi. Tous ces conservateurs ont bénéficié de l appui collégial et généreux des directeurs du collège : Timotei Cipariu, loan Antonelli, loan Micu Moldovan, Antoniu Veştemeanu, Alexandru Micu, Iosif Hossu, Ambrosiu Cheţianu. En résumant, nous pouvons affirmer que le musée du collège de Blaj a connu, entre 1850 - 1918, une ascension évidente, due d un côté à l intérêt croissant du public roumain pour un tel établissement, et de l autre côté à la préoccupation des milieux scolaires de Blaj pour soutenir ce projet, matériellement et moralement. Un autre aspect a sûrement contribué à son progrès, à savoir le fait qu il s agissait du premier musée roumain de Transylvanie, le plus valeureux, d ailleurs, avant 1905, au moins du point de vue des richesses y exposées. Compte tenu des affirmations ci-dessus, nous pouvons facilement remarquer l importance et la place privilégiée que le musée de Blaj devrait occuper dans une éventuelle histoire des musées roumains. Il est bien vrai que par son caractère scolaire, le musée de Blaj peut être encadré parmi les collections didactiques, mais l idée (en principal nationale) qui a été à la base de sa constitution, bien renforcée à travers les années, l autorisent à aspirer au statut — désiré et revendiqué par les intellectuels de Blaj - de musée national des Roumains de Transylvanie. Malheureusement, il n a pas toujours réussi à dépasser, par diverses raisons, la situation de musée scolaire. La plus importante de ces raisons a été, selon nous, la concurrence de Muzeul Asociaţiunii de Sibiu. L état conflictuel a été bien saisi par les habitants et les autorités de Blaj qui, dirigés par Augustin Bunea, ont manifesté leur opposition par rapport à l idée de la constitution de Muzeul Asociaţiunii, tout en proposant en échange l existence d un appui donnée aux musées des collèges roumains, donc à celui de Blaj aussi. Une autre cause, ayant des racines internes cette fois-ci, a été représentée par l incapacité de la Metropolie d aider cet établissement de manière systématique, d abord de point de vue financier (et non pas seulement dans la situation où les autorités scolaires de l État l exigeaient) ; la Metropolie se contentait à l époque d offrir le cadre et les conditions minimales nécessaires au déroulement du processus éducationnel dans le collège. Après 1918, l établissement muséal de Blaj a perdu encore une bataille. Il n a pas réussi à profiter encore plus de l attention manifestée à son égard, jusqu en 1925, par les autorités centrales. Et voilà comment, la flamme du projet du Musée de Blaj s est peu à peu éteinte, imperceptiblement, poussée dans le dérisoire par des réalités politiques et économiques complètement défavorables. À l approche de la Seconde Guerre mondiale, à l initiative de Ştefan Manciulea, on enregistre encore une tentative de raviver le projet du musée : il s agit de la fondation de Muzeul Blajului (inauguré en 1939, à l occasion de la commémoration d une journée historique, le 3/15 mai 1848), qui était abrité dans le nouveau bâtiment du Palais de la Culture. Ce musée a réuni toutes les collections de la section préhistorique et historique, qui se trouvaient déposées dans une salle du Lycée des garçons et les pièces représentatives de la Bibliothèque Centrale Archidiocésaine. Ultérieurement, les transformations dues au nouveau régime politique instauré en Roumanie, ont impitoyablement frappé l Église uniate et, implicitement, ce projet. Il n y a que l idée qui est restée, plus tard celle-ci, pervertie de manière évidente, va reprendre racines. D un regard rétrospectif, nous pouvons affirmer que le musée du collège de Blaj a intuitivement répondu aux exigences postulées par ICOM (Conseil International des Musées) dans la définition donnée à l institution muséale. Puisque le musée du collège a eu un caractère permanent, il a été destiné au public (par son profil, il s adressait surtout au public scolaire), il a conservé et étudié (dans les limites imposées par le niveau des connaissances enregistré à l époque), il a exposé (dans la mesure de l espace disponible et des moyens d étalage eus à sa disposition) des objets de valeur culturelle. Le terme patrimoine, d origine latine, a la signification originaire d héritage et désigne la totalité des biens transmis et transmissibles. Repris par le domaine de la muséologie, science 317 ZEVEDEI-ÍOAN DRĂGHIŢĂ auxiliaire de l histoire, le terme en question gagne de nouvelles valences. Nous arrêtons notre attention, de manière comparative, sur deux de ses acceptions : patrimoine muséal et patrimoine culturel. Si le patrimoine muséal désigne l ensemble de biens culturels appartenant à un musée, ce qui est inaliénable, transmissible, stable, mais non pas constant (puisque le bien en question se trouve dans un continuel développement), le patrimoine culturel comprend la totalité des biens mobiles et immobiles qui ont une certaine valeur artistique et/ou documentaire, ces biens résultant suite à l action humaine et se trouvant dans un certain espace géographique. En d autres mots, le patrimoine culturel comprend des biens de nature archéologique, historique, ethnographique, artistique, scientifique et technique, auxquels l on ajoute les témoignages des sciences de la nature qui présentent l évolution de la Terre, du règne animal et végétal, mais aussi des aspects liés à l intervention humaine qui se fait sentir. Par conséquent, le patrimoine culturel est composé de biens culturels, mobiles ou immobiles, qui ne sont que des preuves capables de permettre l intégration historique des phénomènes culturels, techniques, artistiques, etc. dans l évolution de la société humaine et de l environnement. Sous l aspect de la chronologie, il faut bien souligner que la période envisagée par notre recherche (la seconde moitié du XIXfcmc et le début du siècle suivant) vient se superposer aux essais de l intelligentsia roumaine de Transylvanie, manifestes dans les années d après Vormärz, destinés à transformer la nation roumaine en nation politique, apte à s adapter au rythme européen occidental. Les idées innovatrices sont définies par un visible aspect éclectique et elles forment un mélange intéressant de romantisme, libéralisme et nationalisme. Dans un tel cadre, l attachement à l histoire est renforcé, il est souvent entremêlé à la philologie, puisque Objectif des deux domaines est le même, à savoir l extraction de l essence nationale à partir de l histoire réalité. Par la création de l association culturelle Ast/a et de l Académie Roumaine, l on a réussi la constitution des instruments tellement nécessaires pour la coagulation des efforts nationaux. Des intellectuels provenant de toutes les provinces roumaines ont déroulé leur activité sous l égide de ces deux institutions culturelles. La seconde moitié du XIX^ 10 siècle a été dominée dans la ville de Blaj, sous l aspect culturel, par deux illustres personnalités : Timotei Cipariu et loan Micu Moldovan. Voilà la raison pour laquelle nous avons estimé qu en nous penchant sur l étude de l activité des deux personnalités dans le domaine de la protection du patrimoine culturel, nous recouvrons de manière honorable le sujet proposé. Cela ne veut pourtant pas dire que nous avons ignoré la contribution des autres érudits, puisque Timotei Cipariu et loan Micu Moldovan se sont manifestés en tant que véritables plaques tournantes, tout en cultivant des relations étroites à ce sujet, non seulement avec les milieux intellectuels de Blaj ou de Transylvanie, mais aussi avec les érudits vivant au-delà des Carpates, voire même en Europe. Pourvu de donner une cohérence minimale à notre démarche, nous avons examiné le rôle et la place occupée par certains érudits Transylvains (Simion Mihali Mihalescu, Aron Pumnul, Ştefan Moldovan, Gavrila Precup, Nicolae Densuşianu, Beniamin Densuşianu, Izidor Albini, Simon Balint, Axente Sever, loan Pop Reteganul, loan lanza, loan Ardeleanu, Grigore Creţu, Petru Kerekes, Atanasie M. Marienescu, Ştefan Cacoveanu, Artemiu Publiu Alexi, Alexandru I. Sighişoreanu, loan Antonelli, Iuliu Bardoşi, Ananie Pop, Partenie Cosma, Moise Sora Noac, Macedón Pop, Augustin Pop, loan Fekete Negrutiu, loan Deac, loan Dragomir, Ilie Vlassa Ţicudi, Clemente Tămaş, Teodor Valerian Borza, George Bucurencu, Vasile Chertés, Iosif Nyulaşi, loan P. Papiu, loan Popescu e.a.) au service de l idée de patrimoine dans le contexte de leurs rapports entretenus avec les deux personnalités marquantes ci-dessus évoquées. Compte tenu de la perspective offerte par la définition donnée ci-dessus au patrimoine culturel, nous avons dirigé notre recherche vers plusieurs directions distinctes : - la préoccupation pour des vestiges archéologiques romanes (monuments, inscriptions, monaies etc.); - monuments et moments du Moyen Âge roumain (livre roumain ancien, inscriptions, églises, Mihai Viteazul, Horea, Cloşca şi Crişan); - l intérêt pour le document historique (collection et valorisation scientifique); - rapports culturels interroumains et européens. Ces directions représentent, en fait, les domaines d intérêt et les préoccupations de l intelligentsia roumaine de Transylvanie dans le 318 Muzeu! şi patrimoniul cultural la Blaj (¡848-1918), între educaţie şi identitate naţională domaine du patrimoine culturel, que Timotei Cipariu et loan Міси Moldovan ont assumés eux- aussi. Par conséquent, toute l intelligentsia responsable est devenue plus ou moins consciente de l importance des biens culturels, les gens se sont préoccupées de leur protection et ils ont même lancé des solutions pour la préservation de ces biens. De la même manière, ils ont bien compris que le patrimoine culturel représente, d un côté, un héritage transmissible et intangible, et de l autre côté, il est l argument décisif de l existence des Roumains sur ces terres. C est à partir de ces idées que nous pouvons facilement saisir la connotation nationale de ces préoccupations. En poursuivant la tradition déjà existante, spécifique aux Roumains de Transylvanie, de manière volontaire ou involontaire, l on a continué les efforts destinés à identifier les arguments sur lesquels les gens ont fondé leurs revendications, tandis que le patrimoine culturel-national s est coagulé dans un tel témoignage. L effort des habitants de Blaj, matérialisé dans la participation et l organisation des expositions, fait partie, sans aucun doute, de l application et de l assiduité manifestées dans le monde roumain de Transylvanie dans le but de se connecter aux valeurs et aux principes ayant gouverné le continent européen. De ce point de vue, nous pouvons considérer le cas de la ville de Blaj comme représentant un paradigme, ayant une valeur de diagnose, qui définit les particularités de la démarche roumaine, déterminées par le statut et le niveau de développement auxquels se trouvaient le société et l économie transylvaines, mais aussi bien par les aspirations culturelles et nationales fortement structurées et clarifiées. En d autres mots, nous identifions deux grandes valences dans l exercice expositionnel : une valence économique, ayant comme but d impulser le développement de la société, suivant un rythme moderne (cette valence économique a été d ailleurs présente dans toute les expositions déroulées au niveau européen) et une seconde valence, culturelle cette fois, ayant un rôle identitaire national. Nous croyons bien que c est une telle approche qu il faut bien utiliser pour comprendre et juger les efforts, les tourments, les réalisations et les échecs enregistrés à ce sujet par l élite roumaine de Transylvanie et implicitement, par celle de Blaj. D un autre côté, les expositions auxquelles la communauté de Blaj a participé, en tant que partie composante et active de la société roumaine de Transylvanie, ont eu des objectifs différents, déterminés, naturellement, par les aspirations des organisateurs. Compte tenu de cette perspective, nous avons identifié trois directions principales déroulées dans : le milieu austro- hongrois, le milieu transylvain et, respectivement celui roumain extracarpatique, ayant chacun sa spécificité, ce qui a conditionné et influencé sa présence. C est ainsi que, pour ce qui est des expositions de Budapest, initiées et soutenues par l État hongrois, ce sont les autorités qui ont insisté pour la participation, en expédiant un nombre assez réduit d objets appartenant surtout au milieu scolaire, pour illustrer l enseignement secondaire de Blaj. Malheureusement, les événements expositionnels hongrois ont eu de fortes connotations idéologiques-nationales, surtout pour ce qui est de l exposition occasionnée par les fêtes du millénaire. Le but de ces expositions était celui de renforcer le concept de nation hongroise, spécifique au XIX4 10 siècle, à l intérieur duquel les différentes nationalités n existaient pas, les Roumains non plus. Probablement, c est par la même raison qu une bonne partie des produits exposés à l occasion de l Exposition internationale de Vienne ont été considérés comme appartenant à l espace hongrois. Par la suite, la présence roumaine a été plutôt formelle, forcée et dépourvue de substance, même si la ville de Blaj a fait preuve de condescendance, jusqu à un certain moment donné, sentiment issu probablement du souci manifesté à l égard de la politique officielle. En contrepoids, nous pouvons interpréter les manifestations expositionnelles de Transylvanie, organisées sous les auspices de Astra, qui ont incontestablement témoigné de la fidélité et de la constance des Roumains pour l idée d exposition ayant des valences culturelles- nationales et économiques. La présence de la ville de Blaj dans le cadre des manifestations de ce genre est bien évidente, de tels événements auraient été incomplets sans elle. C est de la petite ville située sur les rivières Târnava que proviennent des suggestions au sujet de la manière de dérouler de tels événements, c est toujours d ici que l on a envoyé des objets pour les expositions 319 ZEVEDEI-IOAN DRĂGHIŢA de 1862, 1881, 1905 et c est bien ici que l on a organisé avec l appui donné par les autorités scolaires et ecclésiastiques de différentes expositions - comme celle de Veza (1898) - manifestations qui ont culminé avec l exposition réalisée à l occasion des fêtes jubilaires de l association culturelle Astra (1911). Le principal trait caractéristique de l intervention de Blaj au sujet des expositions, dans le cadre offert par Astra, consiste dans la préoccupation pour prouver le rôle et la place privilégiés détenus par tout ce que la ville gréco-catholique de Blaj signifie dans l évolution de la nation roumaine transylvaine, en tant que partie essentielle de celle-ci. Cette préoccupation est évidente, surtout pour ce qui est de l exposition de 1911, d autant plus qu elle est avouée par les organisateurs mêmes. Enfin, parmi les expositions organisées par l État roumain, celle datant de 1906, par son ampleur et sa signification, a connu une large participation des Roumains de Transylvanie. Une partie importante des pièces étalées à l exposition culturelle-historique et ethnographique de Sibiu (1905) ont été envoyées de Blaj et elles ont complété le pavillon réservé aux Roumains de Transylvanie. Mais, à part tout cela, les manifestations expositionnelles de 1906 ont eu aussi une profonde connotation nationale, étant traitées, dans le parlement hongrois, d extension de l irrédentisme roumain , voilà pourquoi nous considérons encore plus importante la présence de la ville de Blaj, qui est entrée dans la conscience de l époque comme symbole de la verticalité des Roumains. Le désir des Roumains de Transylvanie, particulièrement des habitants de la ville de Blaj de participer à cette exposition ou bien de la visiter a été bien évident. Il a fallu éluder diverses restrictions imposées par les autorités hongroises, qui étaient très sensibles à de tels contacts entre les Roumains, ce qui a eu comme conséquence une certaine réserve manifestée par les autorités ecclésiastiques de Blaj. C est ainsi que le Consistoire refuse d accorder une bourse pour les enseignants désireux de visiter l exposition, même si l on avait accordé un appui financier de 25 florins pour la visite de l exposition millénaire. Par conséquent, dans le cadre de la démarche expositionnelle initiée à Blaj, pour ce qui est de la participation ou bien de l organisation, nous constatons des nuances, par rapport au but, au thème et la finalité poursuivis par chaque exposition. Cette initiative s encadre, comme une partie importante, dans le phénomène expositionnel roumain, surtout que la ville de Blaj, par son patrimoine et la charge émotionnelle détenus, occupe une place bien délimitée dans la conscience nationale roumaine. En même temps, les efforts des habitants de Blaj peuvent constituer une preuve de l activité expositionnelle roumaine, tandis que l attitude des autorités scolaires et ecclésiastiques de Blaj représente un exemple de la position adoptée par l élite à ce sujet (cette position a été visiblement déterminée par la conduite des dirigeants et leurs propres intérêts). La période envisagée par notre étude, de 1848 à 1918, est une période très importante dans l histoire des Roumains de Transylvanie, aussi bien de point de vue politique, que par rapport à la culture. Durant cette période, des clarifications et des transformations significatives ont lieu dans l horizon politique, culturel et économique de Transylvanie, ce qui renforce la jonction avec les réalités européennes, mais en même temps rend plus forts les éléments identitaires nationaux. C est dans un tel environnement, formé d un mélange intéressant de romantisme, libéralisme et nationalisme, que des efforts de plus en plus systématiques pour la compréhension et la protection des biens de patrimoine se sont déclenchés. À l initiative de quelques intellectuels et collectionneurs zélés, qui ont bien compris qu ils ne pouvaient pas réaliser grande chose tous seuls, l on a fondé des sociétés culturelles qui avaient parmi leurs objectifs déclarés l institutionnalisation de l idée de musée et de protection des biens culturels. Sans nul doute, les Roumains ne sont pas restés à l écart de ces recherches et de ces préoccupations. C est d ailleurs ce que nous avons voulu démontrer, en étudiant les réalités de la ville qui se trouve à la confluence des deux Târnave et du monde qui se trouve dans sa proximité. Nous sommes bien convaincus et nous savons depuis longtemps que la ville de Blaj, avec tout ce qu elle a représenté, a été un des centres du développement de l idée nationale roumaine, surtout durant la période soumise à notre analyse. C est la raison pour laquelle nous soutenons que les finalités de notre démarche (justifiée aussi bien sous cet aspect) peuvent revêtir des significations paradigmatiques pour le monde roumain de Transylvanie. 320 ___________________ Muzeul şi patrimoniul cultural la Blaj (1848-1918), între educaţie şi identitate naţională Le phénomène de la protection des biens culturels dans l espace représenté par la ville de Blaj, s est manifesté à travers trois grands thèmes, identifiés au cours de notre recherche. Premièrement, le premier musée roumain de Transylvanie a été fondé auprès du collège de Blaj, ce musée remplissant une double fonction : didactique-éducative et nationale. Par ses collections, principalement de sciences de la nature et d antiquités (archéologie, numismatique, histoire), cet établissement s est manifesté en tant que premier musée des Roumains de Transylvanie, étant envisagé comme tel jusqu au début du siècle passé. Son trésor patrimonial, déterminé par les fonctions mêmes qui lui ont été attribuées, a été fortement tributaire aux nombreuses donations, surtout à celles en objets, qui ont duré pendant toute la période suivie par notre recherche. À part la destination visiblement didactique et éducative, reflétée surtout dans les collections de sciences de la nature (zoologie, botanique et géologie-minéralogie), nous ne pouvons ni omettre ni minimiser la portée nationale. Nous avons pu constater la conservation, dans les collections du musée de Blaj, de beaucoup de pièces qui motivent sa compétence (monnaies, objets romains, livres roumains anciens, documents historiques). On remarque les pièces dues et attribuées à George Bariţiu, David Baron Urs de Margina, loan Vancea, loan Pamfilie, luliu Bardoşi, loan Міси Moldovan. Parmi les objets ayant une valeur significative, nous mentionnons : la ceinture en fer de Petru Pavel Aron, l encrier de Gheorghe Şincai, la ceinture en cuir du révolutionnaire de 1848 loan Buteanu, les tablettes cirées de Alburnus Maior, les monnaies byzantines ayant appartenu à Timotei Cipariu et loan Micu Moldovan et d autres objets encore. D un autre côté, dans les lettres ayant accompagné diverses donations, l on a fréquemment utilisé la formule „musée national , „notre musée national , ce qui renforce notre affirmation. D ailleurs, nous soutenons l idée conformément à laquelle le musée de Blaj a détenu, jusqu avant 1905, lorsque le Musée de l Association prend naissance, le rôle d un musée national des Roumains de Transylvanie, grâce à la substantialité de ses collections, à la signification de l endroit où il était placé, mais aussi à l appui donné par tous les Roumains dans sa réalisation. En étroite liaison avec le double objectif poursuivi, le corps enseignant de Blaj a soutenu, de diverses positions et postes, le concept du musée. Par la force de leurs démarches, plusieurs conservateurs des collections du musée se sont fait remarqués : Simion Mihali Mihalescu, Aron Boeriu, Ciriac B. Groze, Alexandru Uilãcanu, Ambrosie Cheţianu, Alexandru Borza, losif Hossu, Petru Uilăcanu, Alexiu Vicu, Octavian Bonfiniu Banfi, Nicolae Popescu, Aron Deac, Alexandru Ciura. Si de point de vue institutionnel, disons, par la recherche à laquelle nous avons soumis le musée du collège de Blaj, nous avons réussi à surprendre son essence, le contenu de sa motivation (mais aussi bien ses résultats) qui ont déterminé un tel effort, ce qui s est avéré être encore plus difficile, c était la fixation du mécanisme de l approche du monde de Blaj et des domaines du patrimoine pour lesquels l on avait manifesté un certain intérêt, compte tenu du point de vue adopté dans notre recherche. Finalement, nous avons opté pour leur découverte dans l ambiance des efforts dus à Timotei Cipariu et loan Micu Moldovan, ce qui a assuré la cohérence et la substance de notre initiative. C est ainsi que nous avons identifié quelques directions de manifestation dans le milieu de Blaj qui se trouvait en connexion avec celui roumain, voire même européen : la collection des vestiges de l antiquité romane (pièces sculpturales, épigraphiques, monétaires), entendues comme témoignages de notre histoire et leur valorisation scientifique (ce qui intéresse vraiment c est la démarche entreprise par Timotei Cipariu en faveur de la publication des tablettes cirées) ; des vestiges médiévaux, du livre de patrimoine (surtout du livre roumain ancien, spécialement du livre de culte) et des manuscrits et des documents historiques ; la participation au dialogue culturel roumain et de l Europe centrale à ce sujet. Tout a été possible grâce à l estime accordée aux deux érudits de Blaj en Transylvanie, dans l espace roumain extracarpatique, voire même dans l Europe centrale. C est d ailleurs la seule explication possible de la facilité avec laquelle ils ont obtenu des renseignements sur divers biens de patrimoine. Ils ont créé de véritables „structures informatives , auxquelles plusieurs représentants de l intelligentsia de Transylvanie ont volontairement participé (Ştefan Moldovan, Gavrilă Precup, Nicolae Densuşianu, Beniamin Densuşianu, Izidor Albini, Simon Balint, Axente Sever, loan Pop Reteganul, Simion Pop Ulpianu, loan lanza, loan Ardeleanu, Petru Kerekes, Atanasie M. Marienescu, Ştefan Cacoveanu, 321 ZEVEDEI-IOAN DRAGHIŢA Artemiu Publiu Alexi, Alexandru I. Sighişoreanu, loan Antonelli, Iuliu Bardoşi, Ananie Pop, Moise Sora Noac, Macedon Pop, Augustin Pop, loan Fekete Negruţiu, loan Deac, loan Dragomir, Ilie Vlassa Ţicudi, Clemente Tâmaş, Teodor Valerian Borza, George Bucurencu, Vasile Chertés, Iosif Nyulaşi, loan P. Papiu, loan Popescu şi alţii). La même motivation, celle de l appréciation de leur travail, justifie les relations cordiales entretenues avec les milieux érudits de l Empire. Par exemple, Timotei Cipariu a reçu à Blaj la visite de Th. Mommsen (1857), il a agi en tant que membre de la Comisia Centrală cezaro-crăiască pentru cercetarea şi conservarea monumentelor arhitectonice (commission chargée de la recherche et de la préservation des monuments d architecture), ayant le siège à Vienne (K.K. Central-Kommission für Erforschung und Erhaltung der Baudenkmale) et il a entretenu une riche correspondance avec les plus grands érudits de l époque. Nous pouvons constater, par la suite, de réelles préoccupations pour la protection des biens culturels, mais aussi pour leur valorisation scientifique, qui sont illustrées par l activité des deux érudits, enseignant et disciple au début, chers amis plus tard, autour desquels un monde entier a gravité (des intellectuels des campagnes aux académiciens), monde qui était lié par l éducation et/ou la profession à celui de Blaj. Ils ont placé leur activité toute entière sous le signe de l idée de nation et de nationalité, qu ils ont essayé d argumenter, de cette perspective aussi, par des attitudes, des événements et des personnalités historiques, des objets et des biens de patrimoine qu ils ont estimé avoir des valences identitaires. Une troisième et dernière forme d expression des démarches entreprises en vue de la protection et la valorisation des biens de patrimoine, facilement identifiable dans la ville située à la confluence des Târnave, a été représentée par l exposition, l organisation ou la présence à des expositions organisées. Nous avons modulé l effort expositionnel de la ville de Blaj, partie intégrante de celui roumain de Transylvanie, en fonction du but, de la forme et de la manière de participation. Par conséquent, pendant la seconde moitié du XIXòmc siècle et le début du siècle passé, nous avons identifié trois types d expositions (organisée par l État dualiste, par l État roumain et par Astra), auxquelles les Roumains et implicitement les habitants de Blaj se sont différemment rapportés, compte tenu de leurs propres intérêts et options. Aux expositions organisées à Budapest, surtout à celle célébrant le millénaire, la participation des habitants de Blaj a été plutôt imposée par les autorités, peu d objets y étant expédiés, surtout des objets scolaires pour illustrer l enseignement secondaire pratiqué à Blaj. D ailleurs, l attitude manifestée à l égard de l événement en question a reflété l état d âme des Roumains et leur idéologie politique marquée par le mouvement du Mémorandum et la tactique de la passiveté. Une incompatibilité est devenue de plus en plus évidente, celle manifestée entre les dirigeants des deux églises roumaines et les dirigeants politiques. Les premiers, plus modérés, ont donné libre cours aux recommandations gouvernementales de participation aux événements, fait constaté aussi dans le milieu de Blaj (par exemple, pour une excursion organisée avec 75 élèves dans le but de visiter l exposition, l on a accordé 25 florins à chaque membre du corps enseignant, dans le même but). La réception dans l epace de la ville de Blaj de l exposition jubilaire de Bucarest (1906) a été bien différente. Beaucoup de pièces envoyées à Sibiu pour être étalées à l exposition organisée par Astra (1905) provenaient de Blaj et elles ont complété le pavillon réservé aux Roumains de Transylvanie. Mais, à part toutes ces considérations, les manifestations expositionnelles de 1906 ont eu aussi une profonde connotation nationale, identitaire. Le désir des Roumains de Transylvanie, spécialement des habitants de Blaj de participer à l exposition ou bien de la visiter a été bien évident. Us ont dû éluder diverses restrictions imposées par les autorités hongroises, qui étaient très sensibles aux éventuels contacts entre les Roumains, ce qui a eu comme conséquence une certaine réserve des instances ecclésiastiques de Blaj (le Consistoire a refusé d accorder une subvention au membres du corps enseignant désireux de la visiter). Une toute autre motivation ont eu les manifestations expositionnelles organisées en Transylvanie sous l égide de l association culturelle Astra : dans ce cas-là, la fidélité et la constance des Roumains pour l idée d une exposition ayant des valences culturelles-nationales, mais aussi bien économiques, se sont avérés être incontestables. Dans le cadre de ces expositions, la présence de la ville de Blaj a été évidente, sans celle-ci les événements n auraient été que partiels. C est de la petite ville située sur les rivières Târnave que proviennent des suggestions au 322 Muzeul şi patrimoniul cultural la Blaj (¡H4H-I9IH). între educaţie şi identitate, naţională sujet de la manière de dérouler de tels événements, c est toujours d ici que l on a envoyé des objets pour les expositions de 1862, 1881, 1905 et c est bien ici que l on a organisé avec l appui donné par les autorités scolaires et ecclésiastiques de différentes expositions - comme celle de Ve/.a (1898) - manifestations qui ont culminé avec l exposition réalisée à l occasion des fêtes jubilaires de l association culturelle Astra (1911). Le principal trait caractéristique de l intervention de la ville de Blaj au sujet des expositions, dans le cadre offert par Astra, consiste dans la préoccupation pour prouver le rôle et la place privilégiés détenus par tout ce que la ville gréco-catholique de Blaj signifie dans l évolution de la nation roumaine transylvaine, en tant que partie essentielle de celle-ci. Cette préoccupation est évidente, surtout pour ce qui est de l exposition de 1911, d autant plus qu elle est avouée par les organisateurs mêmes. Pour conclure, en étant pleinement conscients de la richesse supposée par le sujet de notre recherche, nous exprimons un de nos espoirs, que notre démarche avec ses hauts et ses bas, s avérera être féconde et utile pour les efforts de coagulation d une possible histoire de l idée nationale de patrimoine, malheureusement assez pauvre, mais aussi pour l achèvement du rôle rempli et de la place occupée par la ville de Blaj dans la société roumaine de la seconde moitié du XIX6me et du début du siècle passé. Traduit du roumain par Coralia Telea Bayerische Staatsbibliothek München 323 CUPRINS CUVÂNT ÎNAINTE ..................................................................................7 INTRODUCERE .....................................................................................12 I. PREMISELE CERCETĂRII. SCURT ISTORIC AL PREOCUPĂRILOR PRIVIND OCROTIREA BUNURILOR CULTURALE ÎN SPAŢIUL ROMÂNESC (SECOLUL AL XIX- LEA) ............................. .......................................................................15 II. MUZEUL GIMNAZIAL .....................................................................38 1. Repere istoriografice ........................................................................38 2. „Muzeul fizic-matematic-natural ...................................................43 3.,,Muzeul naţional : colecţia de antichităţi şi numismatică .......................77 4. De la „Muzeul gimnazial la „Muzeul Blajului ...........................110 5. Grădina botanică ............................................................................120 6. Concluzii ........................................................................................123 III. PROTECTORI BLĂJENI AI PATRIMONIULUI CULTURAL ...129 1. Timotei Cipariu (1805-1887).........................................................131 1. 1. Bibliofilul ...............................................................................132 1. 2. Apărătorul „moştenirii romane ............................................142 1. 3. Numismatul ............................................................................149 1. 4. în agora ştiinţifică ..................................................................151 2. loan Micu Moldovan (1833-1915).................................................164 2. 1. în slujba cărţii - obiect de patrimoniu ...................................166 2. 2. Colecţionarul de documente istorice ......................................180 2. 3. Străduinţe pentru ocrotirea obiectelor de patrimoniu „identitare . Lupta pentru „simboluri naţionale ..................190 2. 4. Susţinerea ideii de artă militantă ............................................206 2. 5. Cunoaştere prin călătoriile altora ...........................................208 2. 6. în dialog cu lumea ştiinţifică ..................................................210 3. Concluzii ........................................................................................217 ZEVEDEI-IOAN DRĂGHIŢĂ IV. ORGANIZAREA ŞI PARTICIPAREA BLĂJENILOR LA EXPOZIŢII NAŢIONALE ŞI EUROPENE .....................................222 1. Expoziţii budapestane ....................................................................227 2. Expoziţia Jubiliară din Bucureşti (1906)......................................238 3. Expoziţiile AstreiC 1862, 1881, 1905, 1911).................................245 4. Concluzii ........................................................................................266 CONSIDERAŢII FINALE ....................................................................268 ANEX E ..............................................................................................272 BIBLIOGRAFIE ....................................................................................294 ABREVIERI .......................................................................................... 3U RESUMÉ ...................................................................................... 313
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