Jézabel Couppey-Soubeyran, Blablabanque . Le discours de l’inaction: Michalon, 2015, 272 p., 19

Alors que le titre pouvait laisser craindre un énième ouvrage de vulgarisation expliquant les causes de la crise économique de 2008 ou détaillant les méfaits du capitalisme, Blablabanque choisit un angle particulièrement pertinent pour nous parler de la difficulté qu’ont les démocraties à légiférer...

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Veröffentlicht in:Projet 2016, Vol.N° 355 (6), p.94-95
1. Verfasser: Deruette, Gautier
Format: Review
Sprache:fre
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description Alors que le titre pouvait laisser craindre un énième ouvrage de vulgarisation expliquant les causes de la crise économique de 2008 ou détaillant les méfaits du capitalisme, Blablabanque choisit un angle particulièrement pertinent pour nous parler de la difficulté qu’ont les démocraties à légiférer sur le système bancaire. Jézabel Couppey-Soubeyran transpose à l’argumentaire des banques le décryptage qu’Albert Hirschman faisait du discours réactionnaire. Dans son livre Deux siècles de rhétorique réactionnaire (Fayard, 1991), celui-ci classait les arguments tenus par la classe réactionnaire depuis la « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen », jusqu’à l’apparition de l’État providence. Les arguments pour s’opposer à toute réforme étaient regroupés selon trois types : l’effet pervers, l’inanité et la mise en péril. « L’effet pervers » argumente sur les risques de telle réforme provoquant quelque chose d’encore plus néfaste. « L’inanité » prétend systématiquement que toute réforme est vaine et donc inutile à mettre en place. « La mise en péril », enfin, argue qu’elle menacera ce qui nous est cher (comme la liberté ou la démocratie...). Jézabel Couppey-Soubeyran transfère cette grille sur le discours des défenseurs des banques d’aujourd’hui, et c’est passionnant. À l’aide d’exemples tirés de l’actualité, on découvre combien la mécanique est rodée, invariante mais incroyablement efficace de la part des représentants des banques dès qu’une réforme est présentée, démontrant à quel point celle-ci est odieuse et néfaste. Ces réactions systématiques tenues par les experts sont un véritable « discours de l’inaction », comme l’annonce le sous-titre du livre. À la lecture de Blablabanque, les « experts » – qui au nom des grandes banques, se succèdent sur les plateaux de télé, les chaînes de radio ou dans les colonnes des journaux pour nous mettre en garde contre une loi régulant le secteur bancaire – nous sembleront beaucoup plus prévisibles. Le recul que nous pourrons désormais prendre à leur égard est salutaire.
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Les arguments pour s’opposer à toute réforme étaient regroupés selon trois types : l’effet pervers, l’inanité et la mise en péril. « L’effet pervers » argumente sur les risques de telle réforme provoquant quelque chose d’encore plus néfaste. « L’inanité » prétend systématiquement que toute réforme est vaine et donc inutile à mettre en place. « La mise en péril », enfin, argue qu’elle menacera ce qui nous est cher (comme la liberté ou la démocratie...). Jézabel Couppey-Soubeyran transfère cette grille sur le discours des défenseurs des banques d’aujourd’hui, et c’est passionnant. À l’aide d’exemples tirés de l’actualité, on découvre combien la mécanique est rodée, invariante mais incroyablement efficace de la part des représentants des banques dès qu’une réforme est présentée, démontrant à quel point celle-ci est odieuse et néfaste. Ces réactions systématiques tenues par les experts sont un véritable « discours de l’inaction », comme l’annonce le sous-titre du livre. À la lecture de Blablabanque, les « experts » – qui au nom des grandes banques, se succèdent sur les plateaux de télé, les chaînes de radio ou dans les colonnes des journaux pour nous mettre en garde contre une loi régulant le secteur bancaire – nous sembleront beaucoup plus prévisibles. 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Les arguments pour s’opposer à toute réforme étaient regroupés selon trois types : l’effet pervers, l’inanité et la mise en péril. « L’effet pervers » argumente sur les risques de telle réforme provoquant quelque chose d’encore plus néfaste. « L’inanité » prétend systématiquement que toute réforme est vaine et donc inutile à mettre en place. « La mise en péril », enfin, argue qu’elle menacera ce qui nous est cher (comme la liberté ou la démocratie...). Jézabel Couppey-Soubeyran transfère cette grille sur le discours des défenseurs des banques d’aujourd’hui, et c’est passionnant. À l’aide d’exemples tirés de l’actualité, on découvre combien la mécanique est rodée, invariante mais incroyablement efficace de la part des représentants des banques dès qu’une réforme est présentée, démontrant à quel point celle-ci est odieuse et néfaste. Ces réactions systématiques tenues par les experts sont un véritable « discours de l’inaction », comme l’annonce le sous-titre du livre. À la lecture de Blablabanque, les « experts » – qui au nom des grandes banques, se succèdent sur les plateaux de télé, les chaînes de radio ou dans les colonnes des journaux pour nous mettre en garde contre une loi régulant le secteur bancaire – nous sembleront beaucoup plus prévisibles. 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Les arguments pour s’opposer à toute réforme étaient regroupés selon trois types : l’effet pervers, l’inanité et la mise en péril. « L’effet pervers » argumente sur les risques de telle réforme provoquant quelque chose d’encore plus néfaste. « L’inanité » prétend systématiquement que toute réforme est vaine et donc inutile à mettre en place. « La mise en péril », enfin, argue qu’elle menacera ce qui nous est cher (comme la liberté ou la démocratie...). Jézabel Couppey-Soubeyran transfère cette grille sur le discours des défenseurs des banques d’aujourd’hui, et c’est passionnant. À l’aide d’exemples tirés de l’actualité, on découvre combien la mécanique est rodée, invariante mais incroyablement efficace de la part des représentants des banques dès qu’une réforme est présentée, démontrant à quel point celle-ci est odieuse et néfaste. Ces réactions systématiques tenues par les experts sont un véritable « discours de l’inaction », comme l’annonce le sous-titre du livre. À la lecture de Blablabanque, les « experts » – qui au nom des grandes banques, se succèdent sur les plateaux de télé, les chaînes de radio ou dans les colonnes des journaux pour nous mettre en garde contre une loi régulant le secteur bancaire – nous sembleront beaucoup plus prévisibles. Le recul que nous pourrons désormais prendre à leur égard est salutaire.</abstract><cop>Paris</cop><pub>Ceras</pub><doi>10.3917/pro.355.0094</doi><tpages>2</tpages></addata></record>
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