La salle de classe comme theatre: une recherche de terrain chez les Siouxoglala

Les missionnaires avaient juge cette ceremonie demoniaque et le gouvernement federal l'avait interdite. Cependant, au milieu du siecle, les Sioux ont retrouve leurs droits et ont pu en reprendre la pratique(5). C'est ainsi qu'il nous fut possible d'assister a l'une de ces ce...

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Veröffentlicht in:Anthropologica (Ottawa) 2003-01, Vol.45 (1)
1. Verfasser: Wax, Murray L
Format: Artikel
Sprache:fre
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description Les missionnaires avaient juge cette ceremonie demoniaque et le gouvernement federal l'avait interdite. Cependant, au milieu du siecle, les Sioux ont retrouve leurs droits et ont pu en reprendre la pratique(5). C'est ainsi qu'il nous fut possible d'assister a l'une de ces ceremonies. Par une chaude journee du mois d'aout, je me tenais donc sous les arbres, parmi les spectateurs indiens, a regarder la ceremonie. Je me comportais comme un chercheur en sociologie, attentif a ne pas perturber le bon deroulement des choses, quand un Indien de ma connaissance, Harry JumpingBull, s'approcha de moi et se mit a commenter ce qui se passait sous nos yeux. C'etait un Indien traditionaliste d'une cinquantaine d'annees. Il me dit avec mepris: . A ce moment, j'aurais sans doute pu apprendre de la bouche d'Harry des choses fascinantes sur le plan ethnographique, concernant par exemple les dissensions au sein de la communaute. Mais je n'y ai meme pas songe. Au lieu de cela, j'ai ete choque par ce qui m'apparaissait comme un sacrilege de la part d'un homme qui semblait renier ses origines, et je n'ai pas su quoi dire. Je me trouvais un jour parmi un groupe d'Indiens des Plaines, enfants et adultes d'ages varies, lors d'un pique-nique dans les Rocheuses du Colorado. Nous etions a environ 1 500 metres d'altitude, la montagne d'un cote et un precipice de l'autre. A distance de securite du precipice, il y avait un mur de pierre d'un metre de haut et de 50 cm de large. J'etais assis parmi des Indiens a une table, regardant en direction de la montagne. A un moment, je me suis retourne et ce que j'ai vu m'a laisse pantois: les petits Indiens couraient sur le mur de pierre. Pas seulement les adolescents, les petits d'environ quatre ans s'en donnaient aussi a coeur joie. Dans mon jeune age, si je m'etais risque a ce genre d'exercice, j'aurais certainement recu une fessee. Pourtant les parents indiens etaient parfaitement calmes. Bien entendu, ils ne quittaient pas des yeux les mouvements de leur progeniture, mais ils etaient loin de penser a intervenir, encore plus de chercher a imposer leur autorite. Plutot que de dissimulation, nous devrions d'ailleurs parler de . Car chacun de nous a ete un enfant et, par suite, com
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A ce moment, j'aurais sans doute pu apprendre de la bouche d'Harry des choses fascinantes sur le plan ethnographique, concernant par exemple les dissensions au sein de la communaute. Mais je n'y ai meme pas songe. Au lieu de cela, j'ai ete choque par ce qui m'apparaissait comme un sacrilege de la part d'un homme qui semblait renier ses origines, et je n'ai pas su quoi dire. Je me trouvais un jour parmi un groupe d'Indiens des Plaines, enfants et adultes d'ages varies, lors d'un pique-nique dans les Rocheuses du Colorado. Nous etions a environ 1 500 metres d'altitude, la montagne d'un cote et un precipice de l'autre. A distance de securite du precipice, il y avait un mur de pierre d'un metre de haut et de 50 cm de large. J'etais assis parmi des Indiens a une table, regardant en direction de la montagne. A un moment, je me suis retourne et ce que j'ai vu m'a laisse pantois: les petits Indiens couraient sur le mur de pierre. Pas seulement les adolescents, les petits d'environ quatre ans s'en donnaient aussi a coeur joie. Dans mon jeune age, si je m'etais risque a ce genre d'exercice, j'aurais certainement recu une fessee. Pourtant les parents indiens etaient parfaitement calmes. Bien entendu, ils ne quittaient pas des yeux les mouvements de leur progeniture, mais ils etaient loin de penser a intervenir, encore plus de chercher a imposer leur autorite. Plutot que de dissimulation, nous devrions d'ailleurs parler de <<schizophrenie culturelle>>. Car chacun de nous a ete un enfant et, par suite, comprend les existences sociales des enfants, de telle sorte que nous connaissons intimement l'importance et la signification des relations sociales a l'interieur de l'ecole: les amities et les haines; les alliances, rivalites et inimities; les cliques, bandes et groupes de pairs. Neanmoins cependant l'attention du public et des administrations, aux Etats-Unis ou en France, est focalisee sur la reussite formelle dans sa dimension individuelle, telle que la mesure les performances obtenus a des <<tests objectifs>>. La focalisation se porte en consequence sur l'enseignement dans sa definition officielle, comme s'il s'agissait du processus actif, plutot que sur les processus interactifs d'apprentissage effectif et de croissance; et il existe un refus systematique de percevoir que l'apprentissage se realise dans des milieux sociaux. Quand les societes de pairs sont mises en lumiere, on considere generalement qu'elles exercent des influences negatives, conduisent les eleves a l'usage de drogues, au sexe precoce, ou a la violence, alors qu'elles pourraient et devraient etre considerees comme des mecanismes puissants, merveilleux - et, effectivement dangereux - d'apprentissage et de developpement. Nous sommes portes par commodite a negliger le fait que la structure par age et niveau d'etudes de nos ecoles intensifie les dynamiques des societes de pairs reposant sur les ages et les niveaux d'etudes.]]></description><identifier>ISSN: 0003-5459</identifier><identifier>EISSN: 2292-3586</identifier><language>fre</language><publisher>Waterloo: Canadian Anthropology Society</publisher><subject>Adolescents ; Alliance ; Cliques ; Keresiouan languages ; Native education ; Native North Americans ; Parents &amp; parenting</subject><ispartof>Anthropologica (Ottawa), 2003-01, Vol.45 (1)</ispartof><rights>Copyright Wilfrid Laurier University 2003</rights><lds50>peer_reviewed</lds50><woscitedreferencessubscribed>false</woscitedreferencessubscribed></display><links><openurl>$$Topenurl_article</openurl><openurlfulltext>$$Topenurlfull_article</openurlfulltext><thumbnail>$$Tsyndetics_thumb_exl</thumbnail><link.rule.ids>314,776,780,27321,33751</link.rule.ids></links><search><creatorcontrib>Wax, Murray L</creatorcontrib><title>La salle de classe comme theatre: une recherche de terrain chez les Siouxoglala</title><title>Anthropologica (Ottawa)</title><description><![CDATA[Les missionnaires avaient juge cette ceremonie demoniaque et le gouvernement federal l'avait interdite. 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A ce moment, j'aurais sans doute pu apprendre de la bouche d'Harry des choses fascinantes sur le plan ethnographique, concernant par exemple les dissensions au sein de la communaute. Mais je n'y ai meme pas songe. Au lieu de cela, j'ai ete choque par ce qui m'apparaissait comme un sacrilege de la part d'un homme qui semblait renier ses origines, et je n'ai pas su quoi dire. Je me trouvais un jour parmi un groupe d'Indiens des Plaines, enfants et adultes d'ages varies, lors d'un pique-nique dans les Rocheuses du Colorado. Nous etions a environ 1 500 metres d'altitude, la montagne d'un cote et un precipice de l'autre. A distance de securite du precipice, il y avait un mur de pierre d'un metre de haut et de 50 cm de large. J'etais assis parmi des Indiens a une table, regardant en direction de la montagne. A un moment, je me suis retourne et ce que j'ai vu m'a laisse pantois: les petits Indiens couraient sur le mur de pierre. 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Neanmoins cependant l'attention du public et des administrations, aux Etats-Unis ou en France, est focalisee sur la reussite formelle dans sa dimension individuelle, telle que la mesure les performances obtenus a des <<tests objectifs>>. La focalisation se porte en consequence sur l'enseignement dans sa definition officielle, comme s'il s'agissait du processus actif, plutot que sur les processus interactifs d'apprentissage effectif et de croissance; et il existe un refus systematique de percevoir que l'apprentissage se realise dans des milieux sociaux. Quand les societes de pairs sont mises en lumiere, on considere generalement qu'elles exercent des influences negatives, conduisent les eleves a l'usage de drogues, au sexe precoce, ou a la violence, alors qu'elles pourraient et devraient etre considerees comme des mecanismes puissants, merveilleux - et, effectivement dangereux - d'apprentissage et de developpement. 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A ce moment, j'aurais sans doute pu apprendre de la bouche d'Harry des choses fascinantes sur le plan ethnographique, concernant par exemple les dissensions au sein de la communaute. Mais je n'y ai meme pas songe. Au lieu de cela, j'ai ete choque par ce qui m'apparaissait comme un sacrilege de la part d'un homme qui semblait renier ses origines, et je n'ai pas su quoi dire. Je me trouvais un jour parmi un groupe d'Indiens des Plaines, enfants et adultes d'ages varies, lors d'un pique-nique dans les Rocheuses du Colorado. Nous etions a environ 1 500 metres d'altitude, la montagne d'un cote et un precipice de l'autre. A distance de securite du precipice, il y avait un mur de pierre d'un metre de haut et de 50 cm de large. J'etais assis parmi des Indiens a une table, regardant en direction de la montagne. A un moment, je me suis retourne et ce que j'ai vu m'a laisse pantois: les petits Indiens couraient sur le mur de pierre. Pas seulement les adolescents, les petits d'environ quatre ans s'en donnaient aussi a coeur joie. Dans mon jeune age, si je m'etais risque a ce genre d'exercice, j'aurais certainement recu une fessee. Pourtant les parents indiens etaient parfaitement calmes. Bien entendu, ils ne quittaient pas des yeux les mouvements de leur progeniture, mais ils etaient loin de penser a intervenir, encore plus de chercher a imposer leur autorite. Plutot que de dissimulation, nous devrions d'ailleurs parler de <<schizophrenie culturelle>>. Car chacun de nous a ete un enfant et, par suite, comprend les existences sociales des enfants, de telle sorte que nous connaissons intimement l'importance et la signification des relations sociales a l'interieur de l'ecole: les amities et les haines; les alliances, rivalites et inimities; les cliques, bandes et groupes de pairs. 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