Co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires des médecins généralistes d’une région française : prévalence et rapport bénéfices/risques

Les anti-inflammatoires sont exceptionnellement recommandés en pathologie infectieuse courante. Nombre d’études interrogent sur les risques liés à ces prescriptions en contexte infectieux. Notre objectif était de déterminer la prévalence des associations antibiotiques anti-inflammatoires prescrites...

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Veröffentlicht in:Médecine et maladies infectieuses 2017-06, Vol.47 (4), p.S36-S37
Hauptverfasser: Legay, M., Birgé, J.
Format: Artikel
Sprache:fre
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container_title Médecine et maladies infectieuses
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creator Legay, M.
Birgé, J.
description Les anti-inflammatoires sont exceptionnellement recommandés en pathologie infectieuse courante. Nombre d’études interrogent sur les risques liés à ces prescriptions en contexte infectieux. Notre objectif était de déterminer la prévalence des associations antibiotiques anti-inflammatoires prescrites par les médecins généralistes de notre région et les motifs infectieux évoqués, d’évaluer leur rapport bénéfices/risques et de proposer des pistes d’amélioration. Les données pour l’année 2013 ont été demandées à la CPAM régionale. Nous avons aussi mené une étude observationnelle transversale de 4 semaines dans la même zone géographique, par le biais d’un questionnaire rempli par des pharmaciens de ville volontaires pour toute ordonnance d’antibiotiques par voie générale signée par un médecin généraliste. Des données issues de l’ordonnance (molécules prescrites) et de l’interrogatoire des patients (informations diagnostiques) étaient recueillies. Dans les données CPAM, le taux de co-prescription était de 39 % (705 709/1 805 444). Parmi les 181 questionnaires exploitables de notre étude, 46 % (83/181) comportaient une co-prescription : AINS 52 % (43/83), corticostéroïdes (CS) 48 % (40/83). Les taux de co-prescription et la répartition AINS/CS variaient selon les diagnostics : les motifs respiratoires hauts (rhinopharyngites, angines, otites, sinusites) et bas (bronchites surtout) étaient les plus pourvoyeurs, avec un fort taux d’AINS et de CS respectivement. Malgré les biais de notre étude (nombre de questionnaires inclus, incertitude diagnostique, possible effet de nombre), les résultats concordent avec les données CPAM. Par son approche originale, elle fournit quelques données sur les co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires en médecine générale, sujet dont la littérature est restreinte. Au vu du bénéfice symptomatique mineur voire inexistant que procure l’ajout d’un anti-inflammatoire dans les pathologies infectieuses courantes, le rapport bénéfices/risques est nettement défavorable. Des mesures individuelles et collectives sont nécessaires, en termes de recherche, de santé publique et d’information, pour réduire ces associations aux indications rares, aux complications parfois dramatiques et concernant pourtant près d’une prescription d’antibiotiques sur deux. Et si « les antibiotiques, c’est pas automatique », on pourrait proposer le slogan « les anti inflammatoires, c’est pas obligatoire ».
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Nombre d’études interrogent sur les risques liés à ces prescriptions en contexte infectieux. Notre objectif était de déterminer la prévalence des associations antibiotiques anti-inflammatoires prescrites par les médecins généralistes de notre région et les motifs infectieux évoqués, d’évaluer leur rapport bénéfices/risques et de proposer des pistes d’amélioration. Les données pour l’année 2013 ont été demandées à la CPAM régionale. Nous avons aussi mené une étude observationnelle transversale de 4 semaines dans la même zone géographique, par le biais d’un questionnaire rempli par des pharmaciens de ville volontaires pour toute ordonnance d’antibiotiques par voie générale signée par un médecin généraliste. Des données issues de l’ordonnance (molécules prescrites) et de l’interrogatoire des patients (informations diagnostiques) étaient recueillies. Dans les données CPAM, le taux de co-prescription était de 39 % (705 709/1 805 444). Parmi les 181 questionnaires exploitables de notre étude, 46 % (83/181) comportaient une co-prescription : AINS 52 % (43/83), corticostéroïdes (CS) 48 % (40/83). Les taux de co-prescription et la répartition AINS/CS variaient selon les diagnostics : les motifs respiratoires hauts (rhinopharyngites, angines, otites, sinusites) et bas (bronchites surtout) étaient les plus pourvoyeurs, avec un fort taux d’AINS et de CS respectivement. Malgré les biais de notre étude (nombre de questionnaires inclus, incertitude diagnostique, possible effet de nombre), les résultats concordent avec les données CPAM. Par son approche originale, elle fournit quelques données sur les co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires en médecine générale, sujet dont la littérature est restreinte. Au vu du bénéfice symptomatique mineur voire inexistant que procure l’ajout d’un anti-inflammatoire dans les pathologies infectieuses courantes, le rapport bénéfices/risques est nettement défavorable. Des mesures individuelles et collectives sont nécessaires, en termes de recherche, de santé publique et d’information, pour réduire ces associations aux indications rares, aux complications parfois dramatiques et concernant pourtant près d’une prescription d’antibiotiques sur deux. Et si « les antibiotiques, c’est pas automatique », on pourrait proposer le slogan « les anti inflammatoires, c’est pas obligatoire ».</description><identifier>ISSN: 0399-077X</identifier><identifier>EISSN: 1769-6690</identifier><identifier>DOI: 10.1016/j.medmal.2017.03.089</identifier><language>fre</language><publisher>Paris: Elsevier SAS</publisher><ispartof>Médecine et maladies infectieuses, 2017-06, Vol.47 (4), p.S36-S37</ispartof><rights>2017</rights><rights>Copyright Elsevier Science Ltd. 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Notre objectif était de déterminer la prévalence des associations antibiotiques anti-inflammatoires prescrites par les médecins généralistes de notre région et les motifs infectieux évoqués, d’évaluer leur rapport bénéfices/risques et de proposer des pistes d’amélioration. Les données pour l’année 2013 ont été demandées à la CPAM régionale. Nous avons aussi mené une étude observationnelle transversale de 4 semaines dans la même zone géographique, par le biais d’un questionnaire rempli par des pharmaciens de ville volontaires pour toute ordonnance d’antibiotiques par voie générale signée par un médecin généraliste. Des données issues de l’ordonnance (molécules prescrites) et de l’interrogatoire des patients (informations diagnostiques) étaient recueillies. Dans les données CPAM, le taux de co-prescription était de 39 % (705 709/1 805 444). Parmi les 181 questionnaires exploitables de notre étude, 46 % (83/181) comportaient une co-prescription : AINS 52 % (43/83), corticostéroïdes (CS) 48 % (40/83). Les taux de co-prescription et la répartition AINS/CS variaient selon les diagnostics : les motifs respiratoires hauts (rhinopharyngites, angines, otites, sinusites) et bas (bronchites surtout) étaient les plus pourvoyeurs, avec un fort taux d’AINS et de CS respectivement. Malgré les biais de notre étude (nombre de questionnaires inclus, incertitude diagnostique, possible effet de nombre), les résultats concordent avec les données CPAM. Par son approche originale, elle fournit quelques données sur les co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires en médecine générale, sujet dont la littérature est restreinte. Au vu du bénéfice symptomatique mineur voire inexistant que procure l’ajout d’un anti-inflammatoire dans les pathologies infectieuses courantes, le rapport bénéfices/risques est nettement défavorable. Des mesures individuelles et collectives sont nécessaires, en termes de recherche, de santé publique et d’information, pour réduire ces associations aux indications rares, aux complications parfois dramatiques et concernant pourtant près d’une prescription d’antibiotiques sur deux. 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Parmi les 181 questionnaires exploitables de notre étude, 46 % (83/181) comportaient une co-prescription : AINS 52 % (43/83), corticostéroïdes (CS) 48 % (40/83). Les taux de co-prescription et la répartition AINS/CS variaient selon les diagnostics : les motifs respiratoires hauts (rhinopharyngites, angines, otites, sinusites) et bas (bronchites surtout) étaient les plus pourvoyeurs, avec un fort taux d’AINS et de CS respectivement. Malgré les biais de notre étude (nombre de questionnaires inclus, incertitude diagnostique, possible effet de nombre), les résultats concordent avec les données CPAM. Par son approche originale, elle fournit quelques données sur les co-prescriptions antibiotiques anti-inflammatoires en médecine générale, sujet dont la littérature est restreinte. Au vu du bénéfice symptomatique mineur voire inexistant que procure l’ajout d’un anti-inflammatoire dans les pathologies infectieuses courantes, le rapport bénéfices/risques est nettement défavorable. 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