Libération animale et végétarisation du monde. Ethnologie de l'antispécisme français. (Le regard de l'ethnologue)

Dubreuil montre bien comment, dans un pays comme la France, à la fin des années 1990, le végétarisme marginalise, isole et impose une posture de perpétuelle justification. De fait, contrairement à leurs homologues anglosaxons de f Animal Liberation Front, les antispécistes français ne versent pas dans l'action directe. C'est ainsi que, peu à peu, le combat antispéciste se transforme et épouse des objectifs plus pragmatiques : d'une abolition de la viande, on passe à l'organisation de défilés « Veggie Pride », sur le modèle des Gay Pride et à une dénonciation de la « végéphobie » (le fait de discriminer les végétariens/taliens, en ne leur donnant pas le choix d'exprimer leurs différences alimentaires). Dubreuil nous donne à lire un bel exemple de mutation des modes de mobilisation, et c'est là une des grandes qualités de son ouvrage.