DÉNONCER AU DÉBUT DE LA RÉVOLUTION. LE CAS DE BORDEAUX, 1791 - 1793

Depuis le début de la Révolution, de nombreux journalistes et hommes politiques ont soutenu la pratique de la dénonciation devant « le tribunal de l’opinion publique » comme un acte salutaire et nécessaire afin de préserver les acquis de 1789 contre la menace contre-révolutionnaire. Mais si nous en...

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Veröffentlicht in:Annales historiques de la Révolution française 2018-06 (392), p.3-30
1. Verfasser: TACKETT, Timothy
Format: Artikel
Sprache:fre
Online-Zugang:Volltext
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Beschreibung
Zusammenfassung:Depuis le début de la Révolution, de nombreux journalistes et hommes politiques ont soutenu la pratique de la dénonciation devant « le tribunal de l’opinion publique » comme un acte salutaire et nécessaire afin de préserver les acquis de 1789 contre la menace contre-révolutionnaire. Mais si nous en savons beaucoup sur la théorie de la dénonciation, la réalité de l’étendue d’une telle activité avant l’an II nous est encore largement inconnue. Cet article est fondé sur l’analyse d’un dossier de plus de 200 lettres de dénonciation adressées à la Société des Amis de la Constitution de Bordeaux entre le printemps 1791 et le printemps 1793. Ces lettres offrent des éclairages nouveaux sur le développement et la nature du soupçon, de la peur et des conflits au sein de la population bordelaise à l’aube de la Terreur. On peut ainsi constater un climat de soupçon et de méfiance, engendrant une « communauté d’émotion », déjà visible avant Varennes et le début de la guerre, et qui aurait été un élément important, mais pas le seul, à l’origine de la « psychologie de la Terreur ». From the beginning of the Revolution, numerous journalists and political leaders supported the practice of denunciation before the “tribunal of public opinion” as a necessary and salutary act for preserving the achievements of 1789 from the threat of counterrevolution. But in fact, if historians know a good about the theory of denunciation, the reality and scope of such activities before the year II are poorly known. The present article is based on a dossier of more than 200 denunciatory letters addressed to the Society of the Friends of the Constitution in Bordeaux between the spring of 1791 and the spring of 1793. Such letters provide insight into the emergence and nature of suspicion, fear, and internal conflict among the Bordeaux population on the eve of the Terror. One can thus identify a veritable “climate of opinion” of suspicion and mistrust, already visible before the Flight to Varennes and the onset of the war, which may well have been one important element, though not the sole element, in the origins of a “psychology of the Terror.”
ISSN:0003-4436
1952-403X