Olivia Rosenthal: literature on the look-out (editorial)

The introduction to this issue first draws up a state of the art of Rosenthal's studies, based on the paradoxical observation of the omnipresence of the work in contemporary concerns and a difficulty for critics to fully embrace it. We will thus distinguish a first moment, around the 2010s, which follows two directions: on the one hand, Rosenthal’s work is studied through the prism of a cinematographic imaginary, from the founding reflections on the forms of intermediality; on the other hand, through a reflexion about the status of the address and the figure of the reader. A renewed interest for Rosenthal’s work is currently developing, in relation with an increasingly asserted concern for literature outside the book as well as for the protocols and epistemologies of so-called “field” literatures. The introduction then proposes to approach this work through a dynamic that was visible from the first texts but becomes increasingly noticeable over time: a literature “on the look-out”, implying a constant vigilance both from the author as she writes and from her readers on a formal and esthetic level, as well as a capacity to welcome otherness without naivety or paranoia. L’introduction du dossier dresse dans un premier temps un état de l’art des études rosenthaliennes, à partir du constat paradoxal de l’omniprésence de l’œuvre dans les préoccupations contemporaines et d'une difficulté de la critique à en prendre la pleine mesure. On distinguera ainsi un premier moment, autour des années 2010, qui suit deux directions : d’une part, la critique interroge l’œuvre au prisme d’un imaginaire cinématographique de la littérature française, à partir des réflexions fondatrices sur les enjeux de l’intermédialité ; elle réfléchit d’autre part au statut de l’adresse et de la figure du lecteur chez cette écrivaine. Un second moment, actuel, coïncide avec l’avènement d’une préoccupation critique de plus en plus affirmée pour la littérature hors du livre ainsi que pour les protocoles et épistémologies des littératures dites « de terrain ». L’introduction s’applique ensuite à saisir et déployer une dynamique essentielle, visible depuis les premiers textes mais de plus en plus remarquable au fil du temps : le positionnement de l’écriture rosenthalienne aux aguets, impliquant une vigilance de tous les instants, chez l’autrice comme chez ses lecteurs, devant les formes utilisées mais aussi une capacité d’accueil de l’autre sans naïveté ni paranoïa.