Les traders peuvent-ils provoquer des krachs ?

L’affaire Kerviel emprunte son nom au jeune trader accusé puis condamné comme auteur d’un système de fraude dont on estime qu’il a coûté près de cinq milliards d’euros à la Société Générale qui l’employait jusqu’au mois de janvier 2008. Mais à l’occasion de cette affaire sont mis en cause également...

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Veröffentlicht in:Champ pénal 2013-09 (Vol. X)
Hauptverfasser: Assouly, Judith, Blic, Damien de
Format: Artikel
Sprache:fre
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Blic, Damien de
description L’affaire Kerviel emprunte son nom au jeune trader accusé puis condamné comme auteur d’un système de fraude dont on estime qu’il a coûté près de cinq milliards d’euros à la Société Générale qui l’employait jusqu’au mois de janvier 2008. Mais à l’occasion de cette affaire sont mis en cause également la carence des contrôles internes de la banque, la responsabilité des supérieurs hiérarchiques directs de Kerviel ou encore la légitimité des profits issus des activités de marché. L’affaire se présente autrement dit comme une épreuve à laquelle sont soumises des normes, des catégories et des valeurs relatives à l’activité financière et justiciables en tant que telle d’une approche de sociologie pragmatique. Le présent article emprunte cette perspective en observant comment, dans le cours même des événements, les acteurs eux-mêmes problématisent la question de la « délinquance » financière et plus généralement le rapport des élites financières à la légalité. Or, cette observation dévoile que si la personnalisation de l’affaire suscite le scepticisme, la construction d’autres formes de responsabilités rencontre également des obstacles importants. Le rapprochement de l’affaire Kerviel avec d’autres affaires présentant des caractéristiques proches (l’affaire française du Crédit Lyonnais en particulier) permet de comprendre les difficultés que rencontrent les opérations de dénonciation en période de « crise » et lorsque les entités en cause sont de nature bancaire et financière. La difficulté à dépersonnaliser doit être plus particulièrement mise en rapport avec le processus d’endogénéisation du contrôle et avec les choix politiques en matière de régulation opérés au cours des trente dernières années.
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Mais à l’occasion de cette affaire sont mis en cause également la carence des contrôles internes de la banque, la responsabilité des supérieurs hiérarchiques directs de Kerviel ou encore la légitimité des profits issus des activités de marché. L’affaire se présente autrement dit comme une épreuve à laquelle sont soumises des normes, des catégories et des valeurs relatives à l’activité financière et justiciables en tant que telle d’une approche de sociologie pragmatique. Le présent article emprunte cette perspective en observant comment, dans le cours même des événements, les acteurs eux-mêmes problématisent la question de la « délinquance » financière et plus généralement le rapport des élites financières à la légalité. Or, cette observation dévoile que si la personnalisation de l’affaire suscite le scepticisme, la construction d’autres formes de responsabilités rencontre également des obstacles importants. Le rapprochement de l’affaire Kerviel avec d’autres affaires présentant des caractéristiques proches (l’affaire française du Crédit Lyonnais en particulier) permet de comprendre les difficultés que rencontrent les opérations de dénonciation en période de « crise » et lorsque les entités en cause sont de nature bancaire et financière. 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Mais à l’occasion de cette affaire sont mis en cause également la carence des contrôles internes de la banque, la responsabilité des supérieurs hiérarchiques directs de Kerviel ou encore la légitimité des profits issus des activités de marché. L’affaire se présente autrement dit comme une épreuve à laquelle sont soumises des normes, des catégories et des valeurs relatives à l’activité financière et justiciables en tant que telle d’une approche de sociologie pragmatique. Le présent article emprunte cette perspective en observant comment, dans le cours même des événements, les acteurs eux-mêmes problématisent la question de la « délinquance » financière et plus généralement le rapport des élites financières à la légalité. Or, cette observation dévoile que si la personnalisation de l’affaire suscite le scepticisme, la construction d’autres formes de responsabilités rencontre également des obstacles importants. Le rapprochement de l’affaire Kerviel avec d’autres affaires présentant des caractéristiques proches (l’affaire française du Crédit Lyonnais en particulier) permet de comprendre les difficultés que rencontrent les opérations de dénonciation en période de « crise » et lorsque les entités en cause sont de nature bancaire et financière. 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