Les conditions de l’articulation entre recherche et expertise: Le cas des recherches sur la biodiversité
L’organisation de l’expertise scientifique à destination politique a donné lieu à toute une littérature normative à la frontière entre sociologie des sciences et sociologie politique. En revanche, rares sont les travaux qui s’attachent à éclairer de manière pragmatique la façon dont les scientifique...
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Veröffentlicht in: | Revue d'anthropologie des connaissances 2013, Vol.7 (1), p.67-86 |
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Hauptverfasser: | , , |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng ; fre |
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Online-Zugang: | Volltext |
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creator | Granjou, Céline Arpin, Isabelle Daccache, Michel |
description | L’organisation de l’expertise scientifique à destination politique a donné lieu à toute une littérature normative à la frontière entre sociologie des sciences et sociologie politique. En revanche, rares sont les travaux qui s’attachent à éclairer de manière pragmatique la façon dont les scientifiques s’investissent– ou pas– dans des activités de conseil, de support et d’expertise. À partir de l’exemple du champ de recherches émergent sur la biodiversité, nous entendons ici montrer que l’investissement des chercheurs dans des activités de conseil, support ou expertise à destination des gestionnaires est tout particulièrement lié aux stratégies qu’ils développent, ou pas, pour articuler ces activités avec le reste de leur travail de recherche. Nous nous appuyons ici sur la notion d’articulation telle qu’elle a été développée par Fujimura (1987). Après avoir décrit certaines spécificités des biodiversity studies, nous mettons en lumière deux niveaux conditionnant l’investissement dans l’expertise, le niveau de l’organisation du travail et celui de sa valorisation. Au niveau organisationnel, il s’agit que la réalisation des activités d’expertise puisse être rendue compatible avec la gestion du temps et du personnel de travail ainsi qu’avec l’organisation logistique des investigations empiriques ; au niveau de la valorisation du travail, il s’agit qu’elles puissent s’accompagner de la possibilité de valoriser des résultats par la publication. Ces résultats permettent de nuancer l’idée que les convictions personnelles ou l’ancienneté au sens strict sont les paramètres essentiels de l’investissement des chercheurs dans l’expertise et soulignent le poids des logiques organisationnelles et des impératifs professionnels du monde académique.
Literature in science studies and policy studies has paid much attention to the way scientific expertise should be organised in order to be helpful for political decision-making. But less attention was paid to the way scholars in practice invest – or not – in technical support, advice or expertise activities. Drawing on the case of the emerging research field on biodiversity, we want to show that scholars’ investment in technical support, advice or expertise towards managers and deciders is related to the strategies researchers develop to articulate these activities with the rest of their research work. We draw on the notion of articulation developed by Fujimura (1987). We will firstly describe the specific case of the field of b |
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Literature in science studies and policy studies has paid much attention to the way scientific expertise should be organised in order to be helpful for political decision-making. But less attention was paid to the way scholars in practice invest – or not – in technical support, advice or expertise activities. Drawing on the case of the emerging research field on biodiversity, we want to show that scholars’ investment in technical support, advice or expertise towards managers and deciders is related to the strategies researchers develop to articulate these activities with the rest of their research work. We draw on the notion of articulation developed by Fujimura (1987). We will firstly describe the specific case of the field of biodiversity studies; we will then highlight two types of conditions influencing the scholars’ investment in expertise activities, at the level of the organization of research work and at the level of its development (publications). At the organizational level, expertise activities have to be compatible with time and staff management and with the practical conduct of empirical investigations. At the level of development, expertise activities have to accompany scholars’ ability to develop research results by publishing. These results contradict the idea that seniority or individual convictions are the main parameters explaining scholars’ investment in expertise: instead, they stress the importance of academic organisational logics and professional norms.
La organización de la pericia científica con destino a la política ha dado lugar a toda una literatura normativa en la frontera entre la sociología de la ciencia y la sociología política. Sin embargo, son escasos los trabajos que estudian pragmáticamente cómo los científicos están implicados – o no – en actividades de consejo, apoyo y pericia. A partir del ejemplo del campo emergente de la investigación sobre la biodiversidad, mostramos aquí que la implicación de los investigadores en actividades de consejo, apoyo o pericia con destino de los administradores está particularmente relacionada con las estrategias que desarrollan, o no, para vincular estas actividades con el resto de su trabajo de investigación. Nos basamos en el concepto de articulación, tal como fue desarrollado por Fujimura (1987). Después de describir algunas características de los estudios de biodiversidad, destacamos dos niveles acondicionando la implicación en la pericia: el nivel de la organización del trabajo y el de su valoración. A nivel organizativo, importa que la realización de las actividades de pericia pueda ser compatible con la gestión del tiempo y del personal, y con la logística de las investigaciones empíricas; a nivel de la valoración del trabajo, importa que las actividades de pericia puedan ir acompañado de la posibilidad de publicar los resultados. Estas conclusiones permiten matizar la idea que las convicciones personales o la antigüedad son los parámetros esenciales de la implicación de los investigadores en la pericia y subrayan la importancia de las lógicas organizativas y de los imperativos profesionales del mundo académico.</description><identifier>ISSN: 1760-5393</identifier><identifier>EISSN: 1760-5393</identifier><identifier>DOI: 10.3917/rac.018.0067</identifier><language>eng ; fre</language><publisher>Société d'Anthropologie des Connaissances (SAC)</publisher><subject>Environmental Sciences</subject><ispartof>Revue d'anthropologie des connaissances, 2013, Vol.7 (1), p.67-86</ispartof><rights>Distributed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License</rights><lds50>peer_reviewed</lds50><woscitedreferencessubscribed>false</woscitedreferencessubscribed><cites>FETCH-LOGICAL-c141t-1374db4f10133fc305be29fdcab5457cfc0e89d55914a26cfa7ae955d488b2d33</cites><orcidid>0000-0001-6518-6086</orcidid></display><links><openurl>$$Topenurl_article</openurl><openurlfulltext>$$Topenurlfull_article</openurlfulltext><thumbnail>$$Tsyndetics_thumb_exl</thumbnail><link.rule.ids>230,314,776,780,860,881,4010,27900,27901,27902</link.rule.ids><backlink>$$Uhttps://hal.inrae.fr/hal-02597531$$DView record in HAL$$Hfree_for_read</backlink></links><search><creatorcontrib>Granjou, Céline</creatorcontrib><creatorcontrib>Arpin, Isabelle</creatorcontrib><creatorcontrib>Daccache, Michel</creatorcontrib><title>Les conditions de l’articulation entre recherche et expertise: Le cas des recherches sur la biodiversité</title><title>Revue d'anthropologie des connaissances</title><description>L’organisation de l’expertise scientifique à destination politique a donné lieu à toute une littérature normative à la frontière entre sociologie des sciences et sociologie politique. En revanche, rares sont les travaux qui s’attachent à éclairer de manière pragmatique la façon dont les scientifiques s’investissent– ou pas– dans des activités de conseil, de support et d’expertise. À partir de l’exemple du champ de recherches émergent sur la biodiversité, nous entendons ici montrer que l’investissement des chercheurs dans des activités de conseil, support ou expertise à destination des gestionnaires est tout particulièrement lié aux stratégies qu’ils développent, ou pas, pour articuler ces activités avec le reste de leur travail de recherche. Nous nous appuyons ici sur la notion d’articulation telle qu’elle a été développée par Fujimura (1987). Après avoir décrit certaines spécificités des biodiversity studies, nous mettons en lumière deux niveaux conditionnant l’investissement dans l’expertise, le niveau de l’organisation du travail et celui de sa valorisation. Au niveau organisationnel, il s’agit que la réalisation des activités d’expertise puisse être rendue compatible avec la gestion du temps et du personnel de travail ainsi qu’avec l’organisation logistique des investigations empiriques ; au niveau de la valorisation du travail, il s’agit qu’elles puissent s’accompagner de la possibilité de valoriser des résultats par la publication. Ces résultats permettent de nuancer l’idée que les convictions personnelles ou l’ancienneté au sens strict sont les paramètres essentiels de l’investissement des chercheurs dans l’expertise et soulignent le poids des logiques organisationnelles et des impératifs professionnels du monde académique.
Literature in science studies and policy studies has paid much attention to the way scientific expertise should be organised in order to be helpful for political decision-making. But less attention was paid to the way scholars in practice invest – or not – in technical support, advice or expertise activities. Drawing on the case of the emerging research field on biodiversity, we want to show that scholars’ investment in technical support, advice or expertise towards managers and deciders is related to the strategies researchers develop to articulate these activities with the rest of their research work. We draw on the notion of articulation developed by Fujimura (1987). We will firstly describe the specific case of the field of biodiversity studies; we will then highlight two types of conditions influencing the scholars’ investment in expertise activities, at the level of the organization of research work and at the level of its development (publications). At the organizational level, expertise activities have to be compatible with time and staff management and with the practical conduct of empirical investigations. At the level of development, expertise activities have to accompany scholars’ ability to develop research results by publishing. These results contradict the idea that seniority or individual convictions are the main parameters explaining scholars’ investment in expertise: instead, they stress the importance of academic organisational logics and professional norms.
La organización de la pericia científica con destino a la política ha dado lugar a toda una literatura normativa en la frontera entre la sociología de la ciencia y la sociología política. Sin embargo, son escasos los trabajos que estudian pragmáticamente cómo los científicos están implicados – o no – en actividades de consejo, apoyo y pericia. A partir del ejemplo del campo emergente de la investigación sobre la biodiversidad, mostramos aquí que la implicación de los investigadores en actividades de consejo, apoyo o pericia con destino de los administradores está particularmente relacionada con las estrategias que desarrollan, o no, para vincular estas actividades con el resto de su trabajo de investigación. Nos basamos en el concepto de articulación, tal como fue desarrollado por Fujimura (1987). Después de describir algunas características de los estudios de biodiversidad, destacamos dos niveles acondicionando la implicación en la pericia: el nivel de la organización del trabajo y el de su valoración. A nivel organizativo, importa que la realización de las actividades de pericia pueda ser compatible con la gestión del tiempo y del personal, y con la logística de las investigaciones empíricas; a nivel de la valoración del trabajo, importa que las actividades de pericia puedan ir acompañado de la posibilidad de publicar los resultados. Estas conclusiones permiten matizar la idea que las convicciones personales o la antigüedad son los parámetros esenciales de la implicación de los investigadores en la pericia y subrayan la importancia de las lógicas organizativas y de los imperativos profesionales del mundo académico.</description><subject>Environmental Sciences</subject><issn>1760-5393</issn><issn>1760-5393</issn><fulltext>true</fulltext><rsrctype>article</rsrctype><creationdate>2013</creationdate><recordtype>article</recordtype><recordid>eNpNkMFKxDAQhoMouK7efIBcBVszTdI0J1kWdYWCFz2HNJmwldouSRW9-Rq-nk9iy4p4GP7h55s5fIScA8u5BnUVrcsZVDljpTogC1AlyyTX_PDffkxOUnqeiEoxtiDXNSbqht63Yzv0iXqk3ffnl41j6147O5cU-zEijei2GKehOFJ83-GEJDwlR8F2Cc9-c0mebm8e15usfri7X6_qzIGAMQOuhG9EAAacB8eZbLDQwTvbSCGVC45hpb2UGoQtShessqil9KKqmsJzviQX-79b25ldbF9s_DCDbc1mVZu5Y4XUSnJ4g4m93LMuDilFDH8HwMwsykyizCTKzKL4D65YXHU</recordid><startdate>2013</startdate><enddate>2013</enddate><creator>Granjou, Céline</creator><creator>Arpin, Isabelle</creator><creator>Daccache, Michel</creator><general>Société d'Anthropologie des Connaissances (SAC)</general><scope>AAYXX</scope><scope>CITATION</scope><scope>1XC</scope><orcidid>https://orcid.org/0000-0001-6518-6086</orcidid></search><sort><creationdate>2013</creationdate><title>Les conditions de l’articulation entre recherche et expertise</title><author>Granjou, Céline ; Arpin, Isabelle ; Daccache, Michel</author></sort><facets><frbrtype>5</frbrtype><frbrgroupid>cdi_FETCH-LOGICAL-c141t-1374db4f10133fc305be29fdcab5457cfc0e89d55914a26cfa7ae955d488b2d33</frbrgroupid><rsrctype>articles</rsrctype><prefilter>articles</prefilter><language>eng ; fre</language><creationdate>2013</creationdate><topic>Environmental Sciences</topic><toplevel>peer_reviewed</toplevel><toplevel>online_resources</toplevel><creatorcontrib>Granjou, Céline</creatorcontrib><creatorcontrib>Arpin, Isabelle</creatorcontrib><creatorcontrib>Daccache, Michel</creatorcontrib><collection>CrossRef</collection><collection>Hyper Article en Ligne (HAL)</collection><jtitle>Revue d'anthropologie des connaissances</jtitle></facets><delivery><delcategory>Remote Search Resource</delcategory><fulltext>fulltext</fulltext></delivery><addata><au>Granjou, Céline</au><au>Arpin, Isabelle</au><au>Daccache, Michel</au><format>journal</format><genre>article</genre><ristype>JOUR</ristype><atitle>Les conditions de l’articulation entre recherche et expertise: Le cas des recherches sur la biodiversité</atitle><jtitle>Revue d'anthropologie des connaissances</jtitle><date>2013</date><risdate>2013</risdate><volume>7</volume><issue>1</issue><spage>67</spage><epage>86</epage><pages>67-86</pages><issn>1760-5393</issn><eissn>1760-5393</eissn><abstract>L’organisation de l’expertise scientifique à destination politique a donné lieu à toute une littérature normative à la frontière entre sociologie des sciences et sociologie politique. En revanche, rares sont les travaux qui s’attachent à éclairer de manière pragmatique la façon dont les scientifiques s’investissent– ou pas– dans des activités de conseil, de support et d’expertise. À partir de l’exemple du champ de recherches émergent sur la biodiversité, nous entendons ici montrer que l’investissement des chercheurs dans des activités de conseil, support ou expertise à destination des gestionnaires est tout particulièrement lié aux stratégies qu’ils développent, ou pas, pour articuler ces activités avec le reste de leur travail de recherche. Nous nous appuyons ici sur la notion d’articulation telle qu’elle a été développée par Fujimura (1987). Après avoir décrit certaines spécificités des biodiversity studies, nous mettons en lumière deux niveaux conditionnant l’investissement dans l’expertise, le niveau de l’organisation du travail et celui de sa valorisation. Au niveau organisationnel, il s’agit que la réalisation des activités d’expertise puisse être rendue compatible avec la gestion du temps et du personnel de travail ainsi qu’avec l’organisation logistique des investigations empiriques ; au niveau de la valorisation du travail, il s’agit qu’elles puissent s’accompagner de la possibilité de valoriser des résultats par la publication. Ces résultats permettent de nuancer l’idée que les convictions personnelles ou l’ancienneté au sens strict sont les paramètres essentiels de l’investissement des chercheurs dans l’expertise et soulignent le poids des logiques organisationnelles et des impératifs professionnels du monde académique.
Literature in science studies and policy studies has paid much attention to the way scientific expertise should be organised in order to be helpful for political decision-making. But less attention was paid to the way scholars in practice invest – or not – in technical support, advice or expertise activities. Drawing on the case of the emerging research field on biodiversity, we want to show that scholars’ investment in technical support, advice or expertise towards managers and deciders is related to the strategies researchers develop to articulate these activities with the rest of their research work. We draw on the notion of articulation developed by Fujimura (1987). We will firstly describe the specific case of the field of biodiversity studies; we will then highlight two types of conditions influencing the scholars’ investment in expertise activities, at the level of the organization of research work and at the level of its development (publications). At the organizational level, expertise activities have to be compatible with time and staff management and with the practical conduct of empirical investigations. At the level of development, expertise activities have to accompany scholars’ ability to develop research results by publishing. These results contradict the idea that seniority or individual convictions are the main parameters explaining scholars’ investment in expertise: instead, they stress the importance of academic organisational logics and professional norms.
La organización de la pericia científica con destino a la política ha dado lugar a toda una literatura normativa en la frontera entre la sociología de la ciencia y la sociología política. Sin embargo, son escasos los trabajos que estudian pragmáticamente cómo los científicos están implicados – o no – en actividades de consejo, apoyo y pericia. A partir del ejemplo del campo emergente de la investigación sobre la biodiversidad, mostramos aquí que la implicación de los investigadores en actividades de consejo, apoyo o pericia con destino de los administradores está particularmente relacionada con las estrategias que desarrollan, o no, para vincular estas actividades con el resto de su trabajo de investigación. Nos basamos en el concepto de articulación, tal como fue desarrollado por Fujimura (1987). Después de describir algunas características de los estudios de biodiversidad, destacamos dos niveles acondicionando la implicación en la pericia: el nivel de la organización del trabajo y el de su valoración. A nivel organizativo, importa que la realización de las actividades de pericia pueda ser compatible con la gestión del tiempo y del personal, y con la logística de las investigaciones empíricas; a nivel de la valoración del trabajo, importa que las actividades de pericia puedan ir acompañado de la posibilidad de publicar los resultados. Estas conclusiones permiten matizar la idea que las convicciones personales o la antigüedad son los parámetros esenciales de la implicación de los investigadores en la pericia y subrayan la importancia de las lógicas organizativas y de los imperativos profesionales del mundo académico.</abstract><pub>Société d'Anthropologie des Connaissances (SAC)</pub><doi>10.3917/rac.018.0067</doi><tpages>20</tpages><orcidid>https://orcid.org/0000-0001-6518-6086</orcidid></addata></record> |
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