Ego Wilhelmus victoriosus Anglorum basileus. Les circonstances de la synthèse impériale anglo-normande

Cette étude tente d’élucider la question de l’origine des laudes « poétiques » publiées par E. Henderson et H.E.J. Cowdrey et restées jusqu’à présent sans une contextualisation satisfaisante. Analysant leur tradition manuscrite et leur lien génétique avec la figure d’Ealdred, évêque de Worcester (10...

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Veröffentlicht in:Annales de Normandie 2019, Vol.69e année (1), p.107-164
1. Verfasser: Muresan, Dan Ioan
Format: Artikel
Sprache:fre
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description Cette étude tente d’élucider la question de l’origine des laudes « poétiques » publiées par E. Henderson et H.E.J. Cowdrey et restées jusqu’à présent sans une contextualisation satisfaisante. Analysant leur tradition manuscrite et leur lien génétique avec la figure d’Ealdred, évêque de Worcester (1046-1061) et archevêque d’York (1061-1069), nous les réintitulons laudes impériales anglaises , en raison de leur focalisation sur l’image du basileus Anglorum . Dans un premier temps, nous les rattachons au contexte des couronnements royaux de Guillaume I er et de Mathilde en 1066 et 1068, mettant en lumière le fait que l’emploi du titre de basileus Anglorum dans certaines chartes du roi n’est qu’un reflet de la performance publique des laudes impériales à ces occasions. Remontant dans le temps au règne d’Édouard le Confesseur, nous argumentons que la genèse de ces laudes est un effet immédiat du pèlerinage d’Ealdred, encore évêque de Worcester, à Jérusalem et à son passage à Constantinople, sous le règne d’Isaac I er Comnène en 1060-1061, étant conçues à l’occasion de son intronisation comme archevêque d’York, en présence du roi Édouard et de la reine Edith. L’auteur intellectuel de ces laudes et de la musique qui les accompagnait est vraisemblablement Folcard de Saint-Bertin, auteur de la Vita Ædwardi Regis également. Elles sont donc à rattacher aux transformations profondes de la représentation royale d’Édouard le Confesseur dans le sens d’une influence byzantine et ottonienne, mises en lumière par l’analyse du sceau royal de l’époque. En dernier lieu, nous argumentons que la représentation impériale du pouvoir royal anglo-normand ne discontinua pas avec la mort d’Ealdred d’York en 1069 et la cessation d’usage du titre de basileus Anglorum dans les chartes postérieures à cette date. Elle a été au contraire sublimée dans l’œuvre de Guillaume de Poitiers par la métamorphose de la figure de Guillaume en imperator chrétien ayant pour modèle Théodose le Grand (379-395).
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Dans un premier temps, nous les rattachons au contexte des couronnements royaux de Guillaume I er et de Mathilde en 1066 et 1068, mettant en lumière le fait que l’emploi du titre de basileus Anglorum dans certaines chartes du roi n’est qu’un reflet de la performance publique des laudes impériales à ces occasions. Remontant dans le temps au règne d’Édouard le Confesseur, nous argumentons que la genèse de ces laudes est un effet immédiat du pèlerinage d’Ealdred, encore évêque de Worcester, à Jérusalem et à son passage à Constantinople, sous le règne d’Isaac I er Comnène en 1060-1061, étant conçues à l’occasion de son intronisation comme archevêque d’York, en présence du roi Édouard et de la reine Edith. L’auteur intellectuel de ces laudes et de la musique qui les accompagnait est vraisemblablement Folcard de Saint-Bertin, auteur de la Vita Ædwardi Regis également. Elles sont donc à rattacher aux transformations profondes de la représentation royale d’Édouard le Confesseur dans le sens d’une influence byzantine et ottonienne, mises en lumière par l’analyse du sceau royal de l’époque. En dernier lieu, nous argumentons que la représentation impériale du pouvoir royal anglo-normand ne discontinua pas avec la mort d’Ealdred d’York en 1069 et la cessation d’usage du titre de basileus Anglorum dans les chartes postérieures à cette date. 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Remontant dans le temps au règne d’Édouard le Confesseur, nous argumentons que la genèse de ces laudes est un effet immédiat du pèlerinage d’Ealdred, encore évêque de Worcester, à Jérusalem et à son passage à Constantinople, sous le règne d’Isaac I er Comnène en 1060-1061, étant conçues à l’occasion de son intronisation comme archevêque d’York, en présence du roi Édouard et de la reine Edith. L’auteur intellectuel de ces laudes et de la musique qui les accompagnait est vraisemblablement Folcard de Saint-Bertin, auteur de la Vita Ædwardi Regis également. Elles sont donc à rattacher aux transformations profondes de la représentation royale d’Édouard le Confesseur dans le sens d’une influence byzantine et ottonienne, mises en lumière par l’analyse du sceau royal de l’époque. En dernier lieu, nous argumentons que la représentation impériale du pouvoir royal anglo-normand ne discontinua pas avec la mort d’Ealdred d’York en 1069 et la cessation d’usage du titre de basileus Anglorum dans les chartes postérieures à cette date. Elle a été au contraire sublimée dans l’œuvre de Guillaume de Poitiers par la métamorphose de la figure de Guillaume en imperator chrétien ayant pour modèle Théodose le Grand (379-395).</description><subject>History</subject><subject>Humanities and Social Sciences</subject><issn>0003-4134</issn><issn>2261-4427</issn><isbn>9782902239429</isbn><isbn>2902239424</isbn><fulltext>true</fulltext><rsrctype>article</rsrctype><creationdate>2019</creationdate><recordtype>article</recordtype><recordid>eNpFkE1LAzEQhoMfYKm9es7Bi4dd89Xs5lhKtUKpIIrHMJvN2pTdpCRtwX-kv6N_zK2Knmbe4X2GmRehK0pyrmhxC96HmEtFc0JJcYIGjEmaCcGKUzRSRckUYYwrwdQZGhBCeCYoFxdolNK6l0SWoqTjAVrN3gJ-de3Ktt0u4b0z2xBdSH0_8W9tiLsOV5Bca3cpxwubsHHRBJ-24E2vaotbwOndb1eHj2Sx6zaHz-igtRiOfNaf2YGv7SU6b6BNdvRbh-jlbvY8nWeLx_uH6WSRGUoYzcA2lVA1LWtZjkEYISoBUnFSFVKJurY1F2UBjZClampBraGlqFjFmrEdmwr4EN387F1BqzfRdRDfdQCn55OFPs4I4wWXRO5p781_vCaGlKJt_gBK9DFm_R2z7mPWx5h74PoXABe9Xodd9P0zerJcPj79274AG7Z9gA</recordid><startdate>2019</startdate><enddate>2019</enddate><creator>Muresan, Dan Ioan</creator><general>Association Les Annales de Normandie</general><scope>AAYXX</scope><scope>CITATION</scope><scope>1XC</scope><scope>BXJBU</scope></search><sort><creationdate>2019</creationdate><title>Ego Wilhelmus victoriosus Anglorum basileus. 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Dans un premier temps, nous les rattachons au contexte des couronnements royaux de Guillaume I er et de Mathilde en 1066 et 1068, mettant en lumière le fait que l’emploi du titre de basileus Anglorum dans certaines chartes du roi n’est qu’un reflet de la performance publique des laudes impériales à ces occasions. Remontant dans le temps au règne d’Édouard le Confesseur, nous argumentons que la genèse de ces laudes est un effet immédiat du pèlerinage d’Ealdred, encore évêque de Worcester, à Jérusalem et à son passage à Constantinople, sous le règne d’Isaac I er Comnène en 1060-1061, étant conçues à l’occasion de son intronisation comme archevêque d’York, en présence du roi Édouard et de la reine Edith. L’auteur intellectuel de ces laudes et de la musique qui les accompagnait est vraisemblablement Folcard de Saint-Bertin, auteur de la Vita Ædwardi Regis également. Elles sont donc à rattacher aux transformations profondes de la représentation royale d’Édouard le Confesseur dans le sens d’une influence byzantine et ottonienne, mises en lumière par l’analyse du sceau royal de l’époque. En dernier lieu, nous argumentons que la représentation impériale du pouvoir royal anglo-normand ne discontinua pas avec la mort d’Ealdred d’York en 1069 et la cessation d’usage du titre de basileus Anglorum dans les chartes postérieures à cette date. Elle a été au contraire sublimée dans l’œuvre de Guillaume de Poitiers par la métamorphose de la figure de Guillaume en imperator chrétien ayant pour modèle Théodose le Grand (379-395).</abstract><pub>Association Les Annales de Normandie</pub><doi>10.3917/annor.691.0107</doi><tpages>58</tpages></addata></record>
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