Qu’est-ce qu’un « délit d’opinion » ?

L’hostilité envers les « délits d’opinion » est un lieu commun du discours juridique français en matière de liberté d’expression. Une analyse des écrits doctrinaux montre que les auteurs, s’ils se dispensent en général d’une définition explicite, entendent désigner de la sorte les restrictions de la...

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Veröffentlicht in:Cahiers de droit (Québec) 2012-12, Vol.53 (4), p.793-812
1. Verfasser: Hochmann, Thomas
Format: Artikel
Sprache:fre
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description L’hostilité envers les « délits d’opinion » est un lieu commun du discours juridique français en matière de liberté d’expression. Une analyse des écrits doctrinaux montre que les auteurs, s’ils se dispensent en général d’une définition explicite, entendent désigner de la sorte les restrictions de la liberté d’expression qui définissent les propos visés essentiellement par leur signification, et indépendamment de leurs possibles conséquences. L’interdiction des délits d’opinion constitue-t-elle une exigence juridique ou simplement un argument de philosophie politique ? Les régimes de la liberté d’expression en vigueur en Allemagne et aux États-Unis, beaucoup plus élaborés que le système français, permettent d’éclairer toutes les subtilités d’une telle exigence. Les délits d’opinion sont interdits, selon des modalités différentes, en Allemagne et aux États-Unis, mais pas en France. Ainsi, l’incrimination du négationnisme, si elle constitue un « délit d’opinion » dont il est possible de débattre du bien-fondé politique, ne pose pas à cet égard un problème de constitutionnalité en droit français.
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Ainsi, l’incrimination du négationnisme, si elle constitue un « délit d’opinion » dont il est possible de débattre du bien-fondé politique, ne pose pas à cet égard un problème de constitutionnalité en droit français.</description><identifier>ISSN: 0007-974X</identifier><identifier>EISSN: 1918-8218</identifier><identifier>DOI: 10.7202/1013007ar</identifier><language>fre</language><publisher>Faculté de droit de l’Université Laval</publisher><subject>Comparative analysis ; Criminal liability ; Freedom of speech ; Humanities and Social Sciences ; Law ; Laws, regulations and rules</subject><ispartof>Cahiers de droit (Québec), 2012-12, Vol.53 (4), p.793-812</ispartof><rights>Tous droits réservés © Université Laval, 2012</rights><rights>COPYRIGHT 2012 Universite Laval</rights><rights>Distributed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License</rights><woscitedreferencessubscribed>false</woscitedreferencessubscribed></display><links><openurl>$$Topenurl_article</openurl><openurlfulltext>$$Topenurlfull_article</openurlfulltext><thumbnail>$$Tsyndetics_thumb_exl</thumbnail><linktopdf>$$Uhttps://www.erudit.org/en/journals/cd/2012-cd0352/1013007ar.pdf$$EPDF$$P50$$Gerudit$$H</linktopdf><linktohtml>$$Uhttp://id.erudit.org/iderudit/1013007ar$$EHTML$$P50$$Gerudit$$H</linktohtml><link.rule.ids>230,314,694,780,784,885,27924,27925,79561,79562</link.rule.ids><backlink>$$Uhttps://hal.science/hal-01796098$$DView record in HAL$$Hfree_for_read</backlink></links><search><creatorcontrib>Hochmann, Thomas</creatorcontrib><title>Qu’est-ce qu’un « délit d’opinion » ?</title><title>Cahiers de droit (Québec)</title><description>L’hostilité envers les « délits d’opinion » est un lieu commun du discours juridique français en matière de liberté d’expression. 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