Réflexivité et culture de l’écrit. Eléments pour une conception réflexive de la littératie

L'article traite du rôle de l’écriture dans l’élaboration d’un paradigme réflexif permettant aux sujets (en formation ou en recherche), de penser leurs pluralités identitaires en maillant celles-ci avec des savoirs (langagiers, anthropologiques, etc.), suffisamment puissants pour la théoriser s...

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Veröffentlicht in:Cahiers de sociolinguistique 2009 (14), p.103-128
1. Verfasser: Molinié, Muriel
Format: Artikel
Sprache:fre
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Beschreibung
Zusammenfassung:L'article traite du rôle de l’écriture dans l’élaboration d’un paradigme réflexif permettant aux sujets (en formation ou en recherche), de penser leurs pluralités identitaires en maillant celles-ci avec des savoirs (langagiers, anthropologiques, etc.), suffisamment puissants pour la théoriser sans la réduire.Il contribue donc à l’élaboration d’un paradigme réflexif en éducation et en formation, dans la perspective sociodidactique des langues et des cultures.La première partie est consacrée à Montaigne qui ouvre avec Les Essais des voies permettant de situer la réflexivité dans une histoire. En effet, Montaigne indique qu’un texte réflexif peut être reçu comme un texte d’idées venant enrichir nos connaissances sur l’homme et la société. Il montre ensuite que la prise en compte du divers et des altérités est centrale dans cette élaboration et dans cette démarche textuelle. Il rappelle enfin que l’invention de formes et de genres textuels est nécessaire pour traduire et représenter cette diversité car la « volubilité souple et inquiète » de son esprit se fait l’écho de l’irréductible diversité de la réalité.On mesure ainsi combien la dimension éthique et politique est une condition nécessaire à l’activité réflexive. En effet, l’émancipation vis-à-vis du dogme religieux, la recherche de savoirs nouveaux et l’exploration de la subjectivité sont des thématiques fondatrices de l’œuvre de Montaigne. Son exploration d’un monde « intérieur » qui s’individualise vis-à-vis du holisme religieux est indissociable du dispositif réflexif que constituent les Essais. Ceux-ci apparaissent comme une médiation sémiotique dans le sens où le langage loin d’être une simple traduction de la pensée, est partie prenante de l’élaboration intellectuelle elle-même, inachevée, mobile, en mouvement. Le langage peut être autre chose que la seule traduction d’une pensée « déjà là ». Aujourd’hui, cette conviction n’est partagée ni dans l'ensemble des sciences humaines, ni dans l’ensemble des disciplines scolaires (certaines d’entre elles sont en effet fondées sur une conception transitive du langage, envisagé comme simple notation de la pensée et déterminé par cette dernière). A l’inverse, l’affirmation d’un continuum entre « culture de la personnalité » et « culture savante » est une thématique centrale, dans notre histoire littéraire. Revendiquant cette histoire, l'article situe la problématique de « la » vérité scientifique à l’opposé tant du subjectivisme (et de ses dérives spiritualist
ISSN:1273-6449