Le partage de la sensibilité
La belle totalité communautaire serait à la dissipation de l’expérience moderne ce que le savon-narratif traditionnel serait à l’espace public de discussion. Celui-ci, progressant à mesure que celui-là décline, se constitue à travers la moderne conscience publique littéraire et trouve son élaboratio...
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Veröffentlicht in: | Hermès (Paris, France : 1988) France : 1988), 1992, Vol.10 (1), p.71-84 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | La belle totalité communautaire serait à la dissipation de l’expérience moderne ce que le savon-narratif traditionnel serait à l’espace public de discussion. Celui-ci, progressant à mesure que celui-là décline, se constitue à travers la moderne conscience publique littéraire et trouve son élaboration philosophique dans le criticisme kantien. Il reste cependant ambigu : promesse d’une « politique morale » au siècle de Kant, il n’aura cessé toutefois d’être subordonné aux impératifs du calcul économique et étatique, à l’ère des démocraties mass-médiatiques. Face à cela, quelle riposte serait-elle encore apte à sauvegarder la promesse de vie juste qu’il représentait ? La revendication des normes argumentatives de la rationalité y suffit-elle ? Elle semble en tout cas laisser de côté un reste : le partage de la sensibilité, et l’enjeu qu’il constitue au sein de la modernité culturelle. Or les promesses de l’espace public sont indissociables des possibilités d’un tel partage. Et celles-ci, si elles survivent encore, c’est paradoxalement au prix de la dureté ascétique et du caractère non-sensible propre aux œuvres d’art et d’écriture postauratique. |
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ISSN: | 0767-9513 1963-1006 |
DOI: | 10.4267/2042/15359 |