Le théâtre de Thomas Ostermeier : phénomène culturel ou démarche artistique ? Suivi d’un entretien avec Thomas Ostermeier
Bertolt Brecht interrogeait la notion de réalisme, une photographie des usines Krupp à l’appui, pour remarquer que le cliché en lui-même, malgré le réalisme évident de sa figuration, ne donnait aucune idée de la réalité des conditions de travail ou du partage de pouvoir à l’intérieur de ces usines ;...
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Veröffentlicht in: | Cahiers d'études germaniques 2013-05, Vol.64 (64), p.335-350 |
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1. Verfasser: | |
Format: | Artikel |
Sprache: | eng |
Online-Zugang: | Volltext |
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creator | Pelechová, Jitka |
description | Bertolt Brecht interrogeait la notion de réalisme, une photographie des usines Krupp à l’appui, pour remarquer que le cliché en lui-même, malgré le réalisme évident de sa figuration, ne donnait aucune idée de la réalité des conditions de travail ou du partage de pouvoir à l’intérieur de ces usines ; c’est dans la représentation à la fois « artistique » et « artificielle » de ces éléments que consisterait, selon Brecht, le réalisme. Le théâtre de Thomas Ostermeier s’inscrit dans cette logique de réalisme qui s’applique à mettre au jour certains processus à l’œuvre dans le monde contemporain, à travers notamment une étude des comportements sociaux, afin de contester, de critiquer et de dénoncer une certaine « involution » idéologique et sociopolitique de notre société actuelle. Pour véhiculer cette critique, le théâtre « sociologique » du metteur en scène (terme qu’il préfère à celui de théâtre « réaliste ») a fréquemment recours à l’actualisation des récits anciens. À travers l’étude des mises en scène par Thomas Ostermeier des pièces de William Shakespeare (Hamlet en 2008, Othello en 2010 et Mesure pour mesure en 2011), on peut interroger le potentiel contestataire de cette esthétique : d’un réalisme qui mêle illusion fictionnelle et sens du concret, ainsi que d’une actualisation qui permet d’instaurer une double relation spéculaire et distanciée avec le spectateur, pour le conduire à une meilleure (re)connaissance des faits et processus dénoncés. |
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Pour véhiculer cette critique, le théâtre « sociologique » du metteur en scène (terme qu’il préfère à celui de théâtre « réaliste ») a fréquemment recours à l’actualisation des récits anciens. À travers l’étude des mises en scène par Thomas Ostermeier des pièces de William Shakespeare (Hamlet en 2008, Othello en 2010 et Mesure pour mesure en 2011), on peut interroger le potentiel contestataire de cette esthétique : d’un réalisme qui mêle illusion fictionnelle et sens du concret, ainsi que d’une actualisation qui permet d’instaurer une double relation spéculaire et distanciée avec le spectateur, pour le conduire à une meilleure (re)connaissance des faits et processus dénoncés.</description><identifier>ISSN: 0751-4239</identifier><identifier>EISSN: 2605-8359</identifier><identifier>DOI: 10.4000/ceg.9110</identifier><language>eng</language><publisher>Presses Universitaires de Provence</publisher><ispartof>Cahiers d'études germaniques, 2013-05, Vol.64 (64), p.335-350</ispartof><lds50>peer_reviewed</lds50><oa>free_for_read</oa><woscitedreferencessubscribed>false</woscitedreferencessubscribed><citedby>FETCH-LOGICAL-c1420-3b043206380b55ffb6189045ec360c9f93cfbfcefb9407ec9539a13cc017a13c3</citedby></display><links><openurl>$$Topenurl_article</openurl><openurlfulltext>$$Topenurlfull_article</openurlfulltext><thumbnail>$$Tsyndetics_thumb_exl</thumbnail><link.rule.ids>314,780,784,11595,27924,27925</link.rule.ids></links><search><creatorcontrib>Pelechová, Jitka</creatorcontrib><title>Le théâtre de Thomas Ostermeier : phénomène culturel ou démarche artistique ? 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