Management et culture du risque de crédit dans les banques tunisiennes

L’objectif de cet article est d’examiner le management et la culture du risque dans les banques sous la pression réglementaire. La pression est reflétée dans l’effet simultané des variations du ratio de capital réglementaire et du niveau de la prise de risque de crédit. Le cas des pays émergents est illustré par un échantillon de banques tunisiennes durant la période de 1990 à 2012. Nos résultats montrent que les contraintes réglementaires sur l’exigence des fonds propres bancaires n’ont aucun impact sur le comportement de prise de risque de crédit, mais que cette pression institutionnelle est associée négativement au ratio de couverture des risques essentiellement pour la période 2001- 2012. Nous avons constaté aussi que le stock de réserves de capital (Capital Buffer) est significatif et lié négativement au niveau du ratio de capital de ces banques. En revanche, l’effet simultané entre la variation du niveau du capital et l’incitation à la prise de risque de crédit par ces banques, s’avère négatif et statistiquement significatif durant toute la période d’analyse. La culture du risque et le management montrent que ces banques modulent leurs ratios de capital en fonction de l’ampleur du risque d’insolvabilité des clients.