L’Italie et la libre-pensée : un amour durable (1990-2017)

L’Italie a une ancienne tradition d’études sur le libertinage et la libre-pensée, qui sont considérés comme des composantes importantes de la modernité. La recherche italienne recourt donc à une définition plurielle de philosophie, accordant une place à tout ce qui, aux xvii e et xviii e siècles, ne correspond pas à une image strictement cartésienne de cette discipline. Elle explore la contamination entre différentes traditions philosophiques et s’intéresse à l’essor des études historiques, de la critique textuelle, de l’analyse comparée des religions. Sans nier l’existence de tournants et de moments de rupture dans l’histoire de la philosophie, les études italiennes soulignent la présence de rapports entre la Renaissance, le libertinage, la libre-pensée et les Lumières : des sources communes, une technique d’écriture codée, une polémique antireligieuse qui s’apparente souvent à l’athéisme, l’utilisation de méthodes historiques et herméneutiques visant à passer au crible tout récit et toute croyance.