Créer du sens à distance : une lecture weickienne des pratiques de travail de résilience en période pandémique
Par son côté soudain et inédit, la pandémie de COVID-19 a causé un effondrement des repères traditionnels du travail, une situation jamais vue auparavant, ce que Karl Weick appelle un « vu jàdé ». Certaines organisations, dans l’obligation de fonctionner à distance lors des périodes de confinement s...
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Veröffentlicht in: | Ad machina 2022-03 (5), p.107-128 |
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description | Par son côté soudain et inédit, la pandémie de COVID-19 a causé un effondrement des repères traditionnels du travail, une situation jamais vue auparavant, ce que Karl Weick appelle un « vu jàdé ». Certaines organisations, dans l’obligation de fonctionner à distance lors des périodes de confinement sanitaires, ont pu résister, voire se réinventer. Cet article a pour objectif d’explorer, à la lumière de la théorie du sensemaking de Karl Weick, les capacités humaines et organisationnelles dans le déploiement du travail à distance à l’échelle globale pendant et après la crise sanitaire de la COVID-19. Pour cette recherche, neuf entrevues semi-structurées ont été menées avec des salariés travaillant à distance, portant sur leurs pratiques quotidiennes de travail en lien avec l’aménagement de l’espace, des temporalités, les pratiques communicationnelles avec les outils numériques, et la collaboration avec les autres membres de l’organisation. Les quatre sources de « résilience organisationnelle » proposées par Weick (l’improvisation et le bricolage, le système des rôles virtuels, l’interaction respectueuse, la sagesse comme attitude) nous ont permis de dégager quelques pistes sur la manière dont les individus se sont adaptés à cette période particulière à travers leurs pratiques quotidiennes de travail, que nous qualifions de « pratiques de résilience ». La contribution principale de cette recherche est de rendre opérationnel le cadre conceptuel de Weick dans un contexte distancié. |
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Certaines organisations, dans l’obligation de fonctionner à distance lors des périodes de confinement sanitaires, ont pu résister, voire se réinventer. Cet article a pour objectif d’explorer, à la lumière de la théorie du sensemaking de Karl Weick, les capacités humaines et organisationnelles dans le déploiement du travail à distance à l’échelle globale pendant et après la crise sanitaire de la COVID-19. Pour cette recherche, neuf entrevues semi-structurées ont été menées avec des salariés travaillant à distance, portant sur leurs pratiques quotidiennes de travail en lien avec l’aménagement de l’espace, des temporalités, les pratiques communicationnelles avec les outils numériques, et la collaboration avec les autres membres de l’organisation. Les quatre sources de « résilience organisationnelle » proposées par Weick (l’improvisation et le bricolage, le système des rôles virtuels, l’interaction respectueuse, la sagesse comme attitude) nous ont permis de dégager quelques pistes sur la manière dont les individus se sont adaptés à cette période particulière à travers leurs pratiques quotidiennes de travail, que nous qualifions de « pratiques de résilience ». 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