Violence de la jeunesse/violence sur la jeunesse : regards croisés sur la perception de la violence langagière de populations scolaires issues de l’immigration
Parmi les violences de et sur la jeunesse, celles exercées dans le cadre de l’institution scolaire sont multiples et se déclinent sous de nombreuses formes. Celle qui retient plus particulièrement notre intérêt est la violence dite normative, en lien avec les pratiques langagières des populations sc...
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Veröffentlicht in: | Sociétés et jeunesses en difficulte 2007-05 |
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Hauptverfasser: | , |
Format: | Artikel |
Sprache: | fre |
Online-Zugang: | Volltext |
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Zusammenfassung: | Parmi les violences de et sur la jeunesse, celles exercées dans le cadre de l’institution scolaire sont multiples et se déclinent sous de nombreuses formes. Celle qui retient plus particulièrement notre intérêt est la violence dite normative, en lien avec les pratiques langagières des populations scolaires issues de l’immigration. Traiter la question de la violence en lien avec la norme, qu’elle soit linguistique ou autre, est légitime tant la première est à la fois constitutive et destructrice de la seconde. L’école, qui est un lieu de confrontation de normes sociales et culturelles, se présente aussi comme « le lieu privilégié d’une lutte permanente d’imposition des normes linguistiques ». Le mode de parler des acteurs de la vie scolaire – apprenants et enseignants notamment – est un indice du rapport entretenu par ces derniers avec les règles sociales en général et les normes scolaires en particulier. Par delà la description des obscénités, de la grossièreté et de la vulgarité du langage des uns, et d’un français « à la Charles-Henri » des autres, ces formes de violence verbale dans le cadre scolaire méritent une attention particulière.Par ailleurs, la virulence de l’imaginaire social touchant à l’immigration est telle que l’équation « pratiques de langues autres que le français (celui du "bon usage", s’entend), immigration et délinquance », pour étonnante qu’elle puisse paraître, est admise par certains. La pratique de la langue expliquerait la délinquance : agir sur elle serait dès lors la prévenir. « Les jeunes immigrés n’ont qu’à bien se tenir », ou mieux « […] n’ont qu’à bien parler » ! L’éradication de la violence semblerait être au prix de cette solution simpliste. Dépasser l’angélisme de cette posture est l’objectif du présent article qui se centre sur la notion de violence langagière des jeunes, telle qu’elle est perçue et vécue dans le cadre scolaire. Pour ce faire, l’apport de la sociolinguistique est précieux pour cerner et redéfinir des pratiques langagières et proposer à la didactique du français des repères pour un enseignement efficace des normes scolaires. |
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ISSN: | 1953-8375 |