Paranoïa en équipe mobile

Quel regard la pratique mobile de crise offre-t-elle sur la clinique ? La paranoïa constitue un défi pour le clinicien comme pour le psychopathologue. Il en va de même pour l’intervenant de crise souvent malmené dans les situations centrées sur un patient paranoïaque. En effet, le délire y entraîne une distorsion relationnelle qui impacte tous les protagonistes, proches et professionnels. Chacun porte l’empreinte de la relation au paranoïaque et le système peut se révéler très rigide. Il y a peu de marge de manœuvre du côté des proches, encore moins du côté du patient. L’alliance initiale ne se joue pas au niveau du discours mais dans la capacité du professionnel à incarner son rôle de soignant sans s’y laisser réduire. La mobilité apparaît alors comme le mouvement par lequel l’intervenant cherche à rencontrer la personne là où elle en est.