Triangulating between Church, State, and Postcolony

Après la décolonisation, les coopérants sont allés en Afrique de l'Ouest pour y enseigner sous l'égide de la Coopération, un programme français de développement. L'investissement français dans le domaine de l'éducation — profondément lié à celui de la culture — montre comment les...

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Veröffentlicht in:Cahiers d'études africaines 2016, Vol.221 (1), p.219-242
1. Verfasser: Kantrowitz, Rachel
Format: Artikel
Sprache:eng
Online-Zugang:Volltext
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container_title Cahiers d'études africaines
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creator Kantrowitz, Rachel
description Après la décolonisation, les coopérants sont allés en Afrique de l'Ouest pour y enseigner sous l'égide de la Coopération, un programme français de développement. L'investissement français dans le domaine de l'éducation — profondément lié à celui de la culture — montre comment les liens ont été resserrés entre la France et l'Afrique de l'Ouest au moment où beaucoup parlaient de les rompre, ou du moins de les desserrer. Si les chercheurs ont souvent étudié les relations franco-africaines à travers une approche diplomatique ou officielle, cet article démontre comment ces relations étaient produites par les négociations quotidiennes entre coopérants, enseignants locaux, clergé, et organisations catholiques, autant qu'elles étaient influencées par les décisions des gouvernements français et africains. Les coopérants ont joué plusieurs rôles : ils ont été la monnaie d'échange d'une nouvelle culture française technocratique, des représentants religieux de l'Église, des experts putatifs, et des enseignants indispensables dans des pays qui n'avaient pas assez d'enseignants locaux. Le tournant pris par les enjeux des relations franco-africaines et l'histoire à grande échelle des écoles catholiques missionnaires dans l'Afrique de l'Ouest une fois traduits par le biais des coopérants — autant les catholiques que les non catholiques — aboutissent à une constante triangulation entre l'Église, l'État Français, et la postcolonie. Le cas des coopérants explique comment la présence française à l'étranger après la décolonisation est liée à celle de l'Église, même dans les pays majoritairement musulmans et multi religieux comme le Sénégal et le Dahomey. L'engagement français et la présence des coopérants ont eu des conséquences importantes concernant l'éducation dans la région. Le fait que le français demeure la langue officielle de l'enseignement et la place importante qu'un grand nombre des établissements auparavant financés par la Coopération ont gardé aujourd'hui en sont les meilleures preuves.
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Le tournant pris par les enjeux des relations franco-africaines et l'histoire à grande échelle des écoles catholiques missionnaires dans l'Afrique de l'Ouest une fois traduits par le biais des coopérants — autant les catholiques que les non catholiques — aboutissent à une constante triangulation entre l'Église, l'État Français, et la postcolonie. Le cas des coopérants explique comment la présence française à l'étranger après la décolonisation est liée à celle de l'Église, même dans les pays majoritairement musulmans et multi religieux comme le Sénégal et le Dahomey. L'engagement français et la présence des coopérants ont eu des conséquences importantes concernant l'éducation dans la région. 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Le tournant pris par les enjeux des relations franco-africaines et l'histoire à grande échelle des écoles catholiques missionnaires dans l'Afrique de l'Ouest une fois traduits par le biais des coopérants — autant les catholiques que les non catholiques — aboutissent à une constante triangulation entre l'Église, l'État Français, et la postcolonie. Le cas des coopérants explique comment la présence française à l'étranger après la décolonisation est liée à celle de l'Église, même dans les pays majoritairement musulmans et multi religieux comme le Sénégal et le Dahomey. L'engagement français et la présence des coopérants ont eu des conséquences importantes concernant l'éducation dans la région. 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