Les gens de trop : gouvernement des populations et mise au travail sur l’île de Malte
Cette thèse porte sur les groupes de population dont la présence sur le territoire est réputée être malvenue et « de trop ». Elle explore les actions étatiques que cette croyance induit. À Malte, pays le plus densément peuplé de l’Union européenne, l’affirmation selon laquelle la population excèdera...
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Format: | Dissertation |
Sprache: | fre |
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Zusammenfassung: | Cette thèse porte sur les groupes de population dont la présence sur le territoire est réputée être malvenue et « de trop ». Elle explore les actions étatiques que cette croyance induit. À Malte, pays le plus densément peuplé de l’Union européenne, l’affirmation selon laquelle la population excèderait les capacités productives de l’île est ancienne. Les lignes de partage entre les présences jugées légitimes et celles déclarées « de trop » ne cessent toutefois de se déplacer et de se réinventer. La thèse soutient qu’elles le font selon une compréhension changeante des « besoins » de l’économie et du rôle que l’État doit jouer dans les mondes productifs locaux. Cette recherche explore ainsi les évaluations concurrentes de l’utilité des populations dans le contexte d’un capitalisme en mutation. À partir d’entretiens, d’observation et d’archives, elle met en lumière les différentes solutions que les gouvernants de Malte opposent au « surplus humain » qu’ils croient déceler sur le territoire. Des programmes d’émigration pour les pauvres maltais du 20ème siècle aux expulsions d’exilés aujourd’hui, celles-ci se déclinent d’abord en des tentatives de soustraction de populations. Depuis peu, les autorités locales cherchent également à réaliser l’addition de populations nouvelles, destinées à rester distinctes de la communauté politique locale : la généralisation d’un salariat étranger et la mise au travail des exilés relèvent de cette ambition. De telles opérations de gouvernement échouent néanmoins en partie. C’est précisément de cet écart entre la société telle qu’elle est et la communauté telle que les autorités la voudraient que surgissent, inlassablement, les gens « de trop ».
This research is about population groups whose presence is thought to be “redundant” and undesirable and the state actions such a belief induced. In Malta, the most densely populated country in the European Union, the claim that the local population would exceed the productive capacity of the island is ancient. Yet, the lines between the human presences that are deemed to be legitimate and those considered to be “redundant” are continuously shifting. In this dissertation, I argue that these dynamics take their roots in the changing understandings of the “needs” of the economy and of the role the state is expected to play in the management of production.This contribution hence explores actors’ competitive evaluations of the usefulness of populations on the island, in the context of the ra |
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